Épisode 29 ~ Déréalisations urbaines avec Laurent Devisme
Dans cet épisode atypique, Guillaume et Maude ont le plaisir de discuter en direct de la Classe Esprit Critique organisée par le réseau Villes Régions Monde en 2022. Au centre de la conversation, on retrouve Laurent Devisme, professeur à l’ENSA-Nantes (et, en outre, directeur de thèse de Maude !), l’un des deux instigateurs, avec Gérard Beaudet, de cette « classe » qui se veut un équivalent francophone de la « masterclass » bien connu dans le monde anglo-saxon.
Cette classe critique, pilotée par Laurent et Gérard, a réuni une dizaine de personnes étudiantes au doctorat ou à la maîtrise, afin de réfléchir à la déréalisation urbaine et aux projets qui ne se font pas. Si la discussion se fait principalement avec Laurent, on note les contributions pertinentes de Gérard Beaudet, Camille Kouéyou et Lucile Garnier.
On plonge d’abord au cœur de cette classe critique en train de se faire et de son thème : cette capacité — ou cette difficulté — à faire projet dans le monde d’aujourd’hui. Plusieurs grands projets, on le sait, sont contestés, déroutés. Que nous enseignent ces épreuves, échecs, bifurcations ou abandons de grands projets ?
S’il existe une certaine nostalgie vis-à-vis de ces grands projets caractéristiques des trente glorieuses, notamment au regard des difficultés actuelles de « faire projet », il faut garder à l’esprit que ceux-ci existent toujours ! En effet, suffit de jeter un œil sur les mégaprojets de Dubaï pour en être convaincu. Plus près de nous, on remarque aussi que cela prend beaucoup de résistance ou d’inertie pour mettre fin ou faire bifurquer certains projets — pensons à l’abandon d’EuropaCity en France, ou à la remise en cause du projet de REM de l’Est à Montréal.
Au-delà de la question des déréalisations, il est aussi question de la part d’expérimentation tolérée en urbanisme et de la manière dont la labélisation et l’utilisation de « buzzwords » transforment les politiques publiques urbaines et les projets.
Ce sont là différents sujets (parmi d’autres !) qui intéressent Laurent — il se définit lui-même comme un chercheur et un intellectuel éparpillé. Éclaireur de l’action publique en train de se faire, Laurent souhaite observer et décrire les différentes étapes et moments de réalisation et de déréalisation des projets urbains — dans une démarche avant tout ethnographique.
Qu’est-ce qui se cache derrière « la ville du quart d’heure », « la coulée verte » ou encore la « vibrant city » ? Comment ces mots sont-ils utilisés et définis par les acteurs de la fabrique urbaine et qu’est-ce que cela produit concrètement ? De son point de vue, il faut prendre au sérieux les acteurs qui utilisent ces appellations, questionner ce qui est produit en leur nom, et par la bande, introduire un peu de perplexité en face du jargon urbanistique.
Un épisode à écouter pour aiguiser notre regard sur les échecs de la planification et de l’aménagement, et peut-être voir d’un autre œil les critiques, résistances, et débat qui entourent les grands projets. Pour « geeker » aussi sur les particularités des études urbaines en France et au Québec, ainsi que sur la distinction entre les théories de la planification et de l’urbanisme. C’est aussi, enfin, un moment de réflexivité sur le rôle du chercheur, de la chercheuse dans la cité qui se définit quelque part entre, mais aussi tout à la fois, expert·e, intellectuel·le et militant·e.
Cette classe critique, pilotée par Laurent et Gérard, a réuni une dizaine de personnes étudiantes au doctorat ou à la maîtrise, afin de réfléchir à la déréalisation urbaine et aux projets qui ne se font pas. Si la discussion se fait principalement avec Laurent, on note les contributions pertinentes de Gérard Beaudet, Camille Kouéyou et Lucile Garnier.
On plonge d’abord au cœur de cette classe critique en train de se faire et de son thème : cette capacité — ou cette difficulté — à faire projet dans le monde d’aujourd’hui. Plusieurs grands projets, on le sait, sont contestés, déroutés. Que nous enseignent ces épreuves, échecs, bifurcations ou abandons de grands projets ?
S’il existe une certaine nostalgie vis-à-vis de ces grands projets caractéristiques des trente glorieuses, notamment au regard des difficultés actuelles de « faire projet », il faut garder à l’esprit que ceux-ci existent toujours ! En effet, suffit de jeter un œil sur les mégaprojets de Dubaï pour en être convaincu. Plus près de nous, on remarque aussi que cela prend beaucoup de résistance ou d’inertie pour mettre fin ou faire bifurquer certains projets — pensons à l’abandon d’EuropaCity en France, ou à la remise en cause du projet de REM de l’Est à Montréal.
Au-delà de la question des déréalisations, il est aussi question de la part d’expérimentation tolérée en urbanisme et de la manière dont la labélisation et l’utilisation de « buzzwords » transforment les politiques publiques urbaines et les projets.
Ce sont là différents sujets (parmi d’autres !) qui intéressent Laurent — il se définit lui-même comme un chercheur et un intellectuel éparpillé. Éclaireur de l’action publique en train de se faire, Laurent souhaite observer et décrire les différentes étapes et moments de réalisation et de déréalisation des projets urbains — dans une démarche avant tout ethnographique.
Qu’est-ce qui se cache derrière « la ville du quart d’heure », « la coulée verte » ou encore la « vibrant city » ? Comment ces mots sont-ils utilisés et définis par les acteurs de la fabrique urbaine et qu’est-ce que cela produit concrètement ? De son point de vue, il faut prendre au sérieux les acteurs qui utilisent ces appellations, questionner ce qui est produit en leur nom, et par la bande, introduire un peu de perplexité en face du jargon urbanistique.
Un épisode à écouter pour aiguiser notre regard sur les échecs de la planification et de l’aménagement, et peut-être voir d’un autre œil les critiques, résistances, et débat qui entourent les grands projets. Pour « geeker » aussi sur les particularités des études urbaines en France et au Québec, ainsi que sur la distinction entre les théories de la planification et de l’urbanisme. C’est aussi, enfin, un moment de réflexivité sur le rôle du chercheur, de la chercheuse dans la cité qui se définit quelque part entre, mais aussi tout à la fois, expert·e, intellectuel·le et militant·e.