Fri 11 Nov 2022
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Cadre bâti

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Cadre bâti


De passage à Montréal cet automne, l’urbaniste français Sylvain Grisot s’est arrêté à l’Espace ville autrement pour nous parler, notamment, de son livre (à succès !) Manifeste pour un urbanisme circulaire : pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville (Éditions Apogée, 2021).



Abordant le thème de l’urbanisme circulaire sous plusieurs angles, l’entretien s’ouvre sur le processus qui a mené notre invité à se lancer dans l’écriture d’un livre. Modeste prise de parole sur un blogue au départ, la notion, puis le livre ont trouvé écho auprès d’un public intéressé par cette façon d’imaginer la fabrique de la ville dans le contexte de la crise climatique.



Une pratique « circulaire », donc, inspirée de son corolaire en économie, mais opposée également à la ville linéaire, celle dotée d’un système de mobilité pensé pour la voiture, permettant ainsi d’ignorer les distances dans la planification du territoire et favorisant l’explosion de la surface de nos villes depuis les années 1950-60. L’étalement urbain perpétuel nous mène droit dans le mur, constate-t-il. Mais comment faire autrement ?



L’approche suggérée consiste à imaginer des boucles d’intervention pour construire la ville sur la ville, comme le fait d’intensifier l’existant (la friche comme la banlieue) plutôt que de miser toujours sur l’extension de l’urbain vers l’extérieur. De boucle en boucle, Sylvain Grisot en vient même à imaginer le fait de reconvertir des sols urbains pour des usages naturels et agricoles, une manière de reconnaître que la nature traverse et transcende notre condition urbaine.



Cette réflexion sur les difficiles renoncements qui attendent inévitablement l’urbanisme est en fait une invitation à repolitiser la discipline. Ainsi seulement serons-nous en mesure, par exemple, de réduire les échelles d’interventions, de désindustrialiser notre production de l’urbain et de trouver des solutions urbanistiques moins énergivores.



Cette conversation avec Emile et Guillaume part donc dans plusieurs directions, mais ne tourne pas en rond pour autant, car les cercles qui sont tracés au sol permettent clairement de distinguer les pratiques urbaines appartenant au passé (et méritant d’y rester), celles actuelles, mais requérant nombre d’adaptations, et celles qui sont encore à imaginer ou à opérationnaliser en des actions concrètes. La ville du futur est déjà là.