Sun 1 Aug 2021
Podcast /
balado conscient

Lien de l'épisode /
balado conscient


Être créatif, c\'est tu aussi s\'éloigner du monde, pure à la source tel qu\'il est, plutôt que de juste accepter aussi qu\'on bien petit et on devrait revenir à l\'essentiel? Je ne sais pas si l\'art nous ramène à l\'essentiel versus nous ramène à dériver complètement. Peut-être que la créativité ou la création, ça nous amène tellement loin qu\'on s\'imagine vivre sur Mars dans un espèce de plateforme pas d\'allure dénuée, ou est-ce qu\'on n\'aura plus besoin des oiseaux, puis des tempêtes, puis des ci et des ça. On va avoir recréé un univers de toutes pièces où est-ce qu\'il fait dont bon vivre. Ça pourrait être ça, l\'apport de l\'art. Moi, je ne l’aime pas trop cet art-là. annie roy, balado conscient, 16 juin 2921, montréalAnnie Roy, se lance en 1998 avec Pierre Allard (décédé le 25 novembre 2018) dans la création d’un organisme à but non lucratif appelé ATSA, pour « Action Terroriste Socialement Acceptable » (maintenant nommé ATSA, Quand l’art passe à l’Action) en réaction aux abus sociaux, environnementaux et patrimoniaux dont ils sont témoins. Elle cesse ainsi son activité de danseuse et chorégraphe professionnelle pour se consacrer uniquement à l’élaboration et à la réalisation des projets de l’ATSA dont est de créer dans l’espace public des œuvres multidisciplinaires sous forme d’interventions, d’installations, de performances ou de mises en scène, afin d’interpeller la population envers des causes cruciales et préoccupantes liées au développement durable. Je connais Annie Roy depuis 1999 lorsque ATSA a été une des premières compagnies à recevoir du financement du Bureau Inter-arts au Conseil des arts du Canada, dont j’étais le gestionnaire. Depuis, nous avons parlé régulièrement d’art engagé, d’environnement et de l’évolution de nos familles respectives. J’ai toujours apprécié sa vision sociale, sa générosité, son audace et son savoir-faire.  Nous avons eu une conversation engagée sur le Mont-Royal le 17 juin, accompagné de son chien Babine. Comme je l’ai toujours connue, Annie pousse les limites et pose des questions fondamentales.Voici deux citations qui m\'ont touché profondément :Ouvrir des consciencesSi on est dans le réelle et puis qu\'on se dit dans le monde actuel, il faut que cela vienne insuffler du désir, de la puissance vers un avenir meilleur. Mais ce n\'est pas l\'artiste qui va décider et puis ça me dérange. Ça me dérange d\'avoir un poids sur les épaules, de changer le monde tout en n\'ayant pas le pouvoir de le faire, réel. Le pouvoir que j\'ai, c\'est d\'ouvrir des consciences, de voir du rêve dans l\'esprit des autres et d\'insuffler des graines de possibles d\'un avenir.Sur le dos de l\'artL\'artiste est un être qui vit dans sa contemporanéité, qui absorbe le \'caca\' à tout ce qui se passe et qui essaie de le transformer en quelque chose de beau, puis de puissant pour un tremplin pour aller vers mieux. Mais on pourrait en rester là, dans le sens que les gens, comment ils utilisent l\'art dans leur vie? L\'artiste a peut-être toutes ses volontés, mais c\'est quoi la place de l\'art qu\'on fait dans nos vies? Parce qu’ils sont entre quatre murs, dans un musée ou dans des lieux super spécifiques. Ce n’est pas toujours intégré dans le flux de la journée comme quelque chose de super naturel. C\'est un moment bien cadré qu\'on donne comme on consomme n\'importe quoi d\'autre. Puis, si on consomme de l\'art comme n\'importe quoi d\'autre, comme on va au spa ou comme on va magasiner et puis qu\'on s\'achète un nouveau pantalon, puis que ça fait du bien d\'être allé voir une pièce de théâtre, n\'était-ce pas bon? Ouais, c\'est cool mais ça n\'ira pas plus loin que n\'importe quoi d\'autre qu\'une belle émotion qui va durer deux ou trois heures et puis tu vas prendre ton Hummer pour retourner chez toi pareil. Je trouve que c\'est mettre beaucoup sur le dos de l\'art.Je remercie Annie d’avoir pris le temps d’échanger avec moi, pour son engagement social continue, sa vision du rôle des arts, son amour de la nature et son sens du ‘on est capable’.Vous trouverez de plus amples informations sur le travail d’Annie à https://atsa.qc.ca/
*Notes de fin d\'épisodePour en savoir plus sur la saison 5 et un court parcours historique du balado conscient voir information générales.Enfin, parallèlement à la production du balado conscient, je produis un bulletin Substack en anglais intitulée ‘a calm presence’ (une présence calme) que je décris comme ‘des essais courts et pratiques pour ceux qui sont effrayés par la crise écologique’. Pour vous abonner gratuitement, voir https://acalmpresence.substack.com. Note: je réalise également une version podcast de ce bulletin sur Substack et disponible sur tous les distributeurs de balados. Je suis reconnaissant et redevable à la terre et au travail humain qui m\'ont donné le privilège de produire ce balado, y compris les matériaux toxiques et les processus d\'extraction derrière les ordinateurs, les enregistreurs, les systèmes de transport et l\'infrastructure qui ont rendu cette production possible.Veuillez noter qu\'une transcription de chaque épisode du balado conscient est disponible sur la version web (mais pas  sur les applications de balados) à l\'adresse suivante : https://conscient-podcast.simplecast.com/episodes. Vos commentaires sont toujours les bienvenus à [email protected] ou sur les médias sociaux du balado conscient: Facebook, X, Instagram or Linkedin. Claude SchryerDernière mise à jour le 25 juin 2024