Balado produite par la Plateforme altermondialiste et d'Alternatives.

Narration et recherche par Magalie Civil, doctorante en sociologie à l'Université d'Ottawa. Animation-Réalisation Jean Cloutier de Solidarité Québec-Monde. Production:  Ronald Cameron.

Crédit photo: Wikicommons - Centre culturel contemporain de Barcelone

Aujourd’hui, nous allons parler d’une véritable icône internationale de l’activisme politique, il s’agit d’Angela Davis. Nous recevons Magalie Civil, doctorante en sociologie née en Haïti et qui a réalisé la recherche sur cette militante qui vit toujours aux États-Unis. Bonjour Magalie.

Pourquoi Angela Davis incarne cette réputation d’icône internationale.

Magalie Civil

Angela Davis est une militante radicale afro-américaine, communiste, féministe, antiraciste et anticapitaliste, elle s’est impliquée dans le mouvement de libération des noirs aux États-Unis dans les années 60-70. Elle a dédié sa vie à lutter contre plusieurs formes d’injustice et d’oppression qui touchent les minorités sociales, notamment les noir-e-s. Son cheval de bataille, dirai-je, est la lutte pour les droits civiques et les droits humains. Elle a mené une vie de combat contre le capitalisme, le racisme, le patriarcat, le sexisme et aussi contre l’impérialisme américain…

Aujourd’hui encore, elle est engagée pour la cause LGBT-Queer, elle soutient le mouvement Black Lives Matter. Elle poursuit sa lutte contre le système carcéral américain qu’elle appelle système carcéro-industriel et elle lutte également contre la peine de mort…

Angela Davis est reconnue pour être une militante révolutionnaire. «Je m’identifie toujours à la révolution» dit-elle dans une entrevue réalisée par Annette LEVY-WILLARD en 2006. Elle fait partie de ceux et celles qui pensent que les formes d’oppression sont imbriquées et qu’elles doivent être abordées comme telles. En tant qu’une pionnière du féminisme noir, qu’elle définit comme une tentative théorique et pratique de démontrer l’articulation de la race, du genre et de la classe dans le monde social que nous constituons. Il est primordial de comprendre les points de jonction et les connexions entre les mouvements.

Elle affirme à ce sujet dans une entrevue publiée dans la revue Ballast en 2014 :

« Nous cherchons toujours aujourd’hui à comprendre la manière dont la race, la classe, le genre, la sexualité, la nation et le pouvoir sont inextricablement liés, mais aussi le moyen de dépasser ces catégories pour comprendre les interactions entre des idées et des processus en apparence sans liens, indépendants. Mettre en avant les connexions entre les luttes contre le racisme aux États-Unis et celles contre la répression des Palestiniens par Israël est, dans ce sens, un procédé féministe. »

Davis est très engagée dans la lutte pour l’autodétermination des peuples. Elle prône la solidarité internationale et milite contre l’offensive étatsunienne envers l’Irak entre autres. Elle le dit elle-même, la solidarité internationale l’a sauvé, en se référant à la vaste campagne de mobilisation internationale «Free Angela» qui l’a fait acquitter en 1972, alors qu’elle était déclarée terroriste par le gouvernement étatsunien. Tout le vécu et l’expérience d’Angela Davis reflètent ses pratiques, ses discours, ses productions scientifiques et son militantisme. Angela Davis a publié de nombreux livres et l’histoire de sa vie a défini le cheminement de sa pensée intellectuelle et de son engagement politique.

JC : Revenons un peu en arrière et présente-nous, dans quel milieu elle est née aux États-Unis,

MC : Angela Yvone Davis est née le 26 janvier 1944 en Alabama, un État du sud des États-Unis dans un contexte raciste et ségrégationniste. Elle a grandi dans un quartier surnommé Dynamite Hill, à cause des nombreux attentats orchestrés régulièrement à l’encontre des familles noires de ce quartier. Elle a été exposée, dès son plus jeune âge au racisme, à la ségrégation raciale et à la violence raciale qui cible les Noir-e-s aux États-Unis. À cette époque, le Ku Klux Klan perpétrait régulièrement des attentats contre des maisons des familles noires. Ces évènements, dit-elle, constituent ses premiers souvenirs d’enfance.

Dans un entretien qu’elle a accordé à l’Express, en mars 2013, elle rappelle : «Dès mon plus jeune âge, j’ai été confrontée au racisme dans mon quartier (…). Mon premier souvenir d’enfance est un bruit de bombe (…). Partout, des bus aux églises, des magasins aux toilettes publiques, des pancartes affichaient «White only» et «Colored only».

Davis vient d’une famille de la classe moyenne. Elle acquit très jeune l’expérience militante grâce à ses parents qui étaient communistes. Elle explique dans plusieurs interviews que son père, Frank Davis, faisait le tour du quartier avec d’autres habitants, tous les soirs, armés, afin de s’assurer qu’il n’y avait pas d’étrangers racistes qui rôdaient dans les environs. Il s’agissait d’un engagement pour la survie, puisque les maisons des familles noires se faisaient régulièrement bombarder. Quant à sa mère, Sallye Bell Davis, elle était la principale organisatrice et dirigeante nationale du Southern Youth Congress.

Davis est allée à l’école élémentaire Carrie A. Tuggle School, une école non blanche. Dans son école, les questions liées au racisme étaient abordées. Vers l’âge de quatorze ans, Davis a étudié à New York où elle fut acceptée dans un programme quaker du «American Friends Service Committee». Il s’agissait d’un programme qui avait pour but d’intégrer des élèves noirs du Sud dans des écoles du Nord. Ce fut un tournant majeur dans sa vie, car c’est à ce moment qu’elle s’imprégna du socialisme. Elle intégra l’école secondaire privée de Greenwich Village à New York. Il s’agissait d’une école de gauche où la majorité du personnel enseignant fut refusé dans le système d’enseignement public. Elle y a découvert le mouvement socialiste et communiste, le mouvement des coopératives et les idéaux de Robert Owen, à qui l’on attribue la paternité du mouvement des coopératives.

Très tôt, elle a développé une conscience politique sur la question du racisme et des rapports sociaux de classe du fait de son intégration dans le milieu socialiste. Elle était membre des Girl Scouts des États-Unis d’Amérique. Elle affirme que ce groupe est une des sources d’inspirations qui lui a permis d’acquérir certaines velléités à faire de la politique. À titre d’éclaireuse de ce groupe, elle participait aux manifestations contre la discrimination raciale à Birmingham. Elle a également participé à la mobilisation nationale des Girl Scouts en 1959 au Colorado. Davis a rejoint, Advance, une organisation marxiste-léniniste de jeunes. Très tôt, elle a pris part aux manifestations en soutien du mouvement des droits civiques aux États-Unis.

JC : Mais avant d’être militante pour les droits des noirs-es aux États-Unis, elle a d’abord eu un parcours académique à gauche impressionnant!

MC : Angela Davis a entamé des études supérieures à l’université Brandeis dans le Massachusetts grâce à l’obtention d’une bourse. Elle était une des trois étudiantes noires de sa classe. Elle a fait des études en français dans un programme de troisième année au collège Hamilton avec l’appui de sa bourse. Elle a par la suite poursuivi son cursus en France, en 1963, et elle a suivi un cours de littérature contemporaine à la Sorbonne.

Au cours de l’été de cette même année, elle a assisté aux conférences de Theodore Adorno à Francfort, l’un des principaux représentants de l’école de Francfort qui l’a beaucoup marquée. Elle a également étudié avec Herbert Marcuse, sociologue et philosophe marxiste, qui fut aussi une figure importante de l’école de Francfort. Angela Davis a donc étudié la philosophie à Francfort en 1965. Au cours de ce séjour en Allemagne, elle côtoie d’autres étudiants-es engagé-es, de l’Union socialiste allemande des étudiants (Sozialistischer Deutscher Studentenbund - SDS). Elle fut très active politiquement, en participant à des manifestations contre l’intervention militaire au Vietnam entre autres…

JC : C’est au retour de son parcours académique en Europe qu’elle a commencé à s’impliquer pour les droits des Noirs-es aux États-Unis

MC : au cours de cette période, le mouvement de libération des Noir-e-s aux États-Unis était en plein essor, surtout avec le mouvement Black Power. Étant en Europe pour ses études, elle se sentait un peu éloignée de la lutte de la libération des Noirs -es qui étaient en pleine effervescence à l’époque aux États-Unis. Elle décida de revenir dans son pays natal pour y contribuer.

Elle a toutefois rédigé, en parallèle, sa thèse de doctorat sous la direction d’Herbert Marcuse qui avait rejoint l’Université de San Diego. Elle obtient son diplôme en philosophie en 1969 et devient professeure à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Son activisme lui a valu d’être renvoyée après s’être déclarée publiquement communiste et membre du mouvement antiraciste afro-américain des Black Panthers. D’ailleurs, voici comment elle présente ce mouvement dans une entrevue publiée dans la revue Ballast en 2014 :

Pour moi, le mouvement Black Power, ou ce que nous appelions à l’époque le Mouvement noir de libération, a été un moment précis de l’évolution de notre quête pour la liberté des Noirs. C’était, à de nombreux égards, une réponse à ce que nous percevions comme les limites du Mouvement des droits civiques : nous ne devions pas réclamer uniquement des droits légaux dans la société existante, mais aussi revendiquer des droits fondamentaux (logement, emploi, soins de santé, éducation, etc.) et remettre en question la structure même de la société. Toutes les demandes de ce genre (également contre l’enfermement sur des bases racistes, la violence policière et l’exploitation capitaliste) étaient résumées dans le programme en dix points du parti Black Panther.

Elle a adhéré au Black Panthers en 1968, ainsi qu’au Che-Lumumba Club, la section du Parti communiste des États-Unis réservée aux Noirs-es. Son engagement dans ces espaces politiques lui a valu d’être surveillée par le FBI. Ses expériences militantes dans le mouvement de libération des Noirs-es et sa formation politique socialiste l’a rapidement amené à voir la nécessité d’articuler les luttes de classes et celles antiracistes. Pour elle la lutte de libération des noirs doit s’inscrire dans le mouvement révolutionnaire socialiste.

JC : Mais la vie d’Angela Davis fut pleine de rebondissements, alors qu’elle soutenait des militants noirs, boucs émissaires de la mort d’un gardien de prison. Racontez-nous cette histoire de l’affaire des frères de Soledad.

MC : En effet, Angela Davis est passée de la cavale à la prison et a échappé de peu à la peine de mort, à cause du soutien qu’elle a apporté dans l’affaire des trois frères de Soledad.

Le 13 janvier 1970, une bagarre a éclaté entre les détenus noirs et les détenus blancs dans la prison de Soledad en Californie. Trois prisonniers noirs : Alvin Miller, Cleveland Edwards et W. L. Nolen furent abattus par le gardien Opie G. Miller, tireur d’élite de la prison. Trois jours après cet évènement, un grand jury se réunit et décida que les exécutions étaient justifiées, Il innocente le gardien.

Peu de temps après que la nouvelle se soit répandue, un gardien blanc, John Vincent Mills, est bastonné et jeté de trois étages. Trois prisonniers noirs sont accusés de ce meurtre, dont George Jackson, une des grandes figures des luttes anticarcérales noires qu’ont connue les États-Unis dans les années 1960 et 1970. Il écrivait de manière très significative sur ce mouvement de lutte depuis sa cellule

«Nous n’avons pas à exagérer une quelconque importance de notre mouvement spécifique. C’est une question, très réelle, très très réelle et je suis d’avis que, aux côtés du mouvement étudiant, et de l’historique et familier mouvement ouvrier, le mouvement des prisons est au centre du processus de la révolution dans son ensemble».

Mentionnons que Georges Jackson et W. L. Nolen étaient devenus amis dans la prison de San Quentin où ils étaient avant d’être transférés dans la prison de Soledad en janvier 1969. Ils avaient fondé en prison le Black Guerrilla Familly, une organisation maoïste, Ils ont formé l’un des premiers groupes clandestins d’étude en prison. D’ailleurs, leur groupe a rejoint les Blacks Panthers en 1970, qui leur avait confié pour mission,

« de construire, ou d’aider à construire, le mouvement de prison. (…) l’objectif de notre mouvement est de prouver à l’État qu’il ne peut pas nous isoler dans un camp de concentration. »

 L’histoire entourant le meurtre du gardien blanc constitue ce qu’on appellera l’affaire des frères de Soledad. Après la reconnaissance du bienfondé des exécutions des trois prisonniers noirs et l’attribution du meurtre du gardien blanc aux militants noirs de la prison. George Jackson était condamné à la prison à vie, devenue une figure importante de la lutte de libération des noir-e-s aux É.-U., Georges aurait été condamné à mort s’il avait été reconnu coupable du meurtre du gardien. Un comité de soutien aux frères de Soledad a été constitué. Angela Davis, alors membre des Black Panthers, s’était pleinement investie dans le comité de soutien pour la libération des frères Soledad.

Le 7 aout 1970 se produit un évènement qui chamboulera la vie d’Angela Davis. Le petit frère de Georges Jackson, Jonathan Jackson, âgé de 17 ans, prend d’assaut la salle d’audience lors du procès. Il a opéré une prise d’otages dans le but de faire libérer les frères de Soledad, en donnant des armes à trois autres détenus qui étaient au tribunal pour témoigner sur une autre affaire. Ils avaient pris en otages le juge, le procureur et trois jurés. Cet évènement a fait plusieurs morts. Angela Davis est accusée de complicité dans cette affaire. L’enquête avait révélé que les armes étaient enregistrées à son nom et qu’elle était en contact avec les frères Jackson, George et Jonathan. Davis s’est retrouvé à l’époque sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Après deux mois en cavale, elle fut arrêtée et emprisonnée pendant seize mois avant d’être jugée.

Son procès débute le jour même où les deux prisonniers des trois frères de Soledad encore en vie furent acquittés. Entretemps, George Jackson avait été assassiné en prison, pendant une soi-disant tentative d’évasion. Lors du procès de Davis, le procureur a remis en question son militantisme. Il affirma qu’elle ne se battait pas pour la réforme du système pénal ou pour la justice sociale, mais qu’elle était animée d’une passion pour George Jackson, avec lequel elle aurait eu «des contacts physiques passionnés», lors de leur unique rencontre dans une salle de la prison.

Elle clama son innocence, un vaste mouvement de solidarité autour du slogan «Free Angela» a vu le jour aux États-Unis et dans le monde pour exiger sa libération. Un comité de libération fut ainsi formé en faveur de sa libération, des militant-e-s, artistes, intellectuels-les à travers le monde ont manifesté leur solidarité envers elle. Le groupe les Rolling Stones lui a même consacré une chanson «Sweet Black Angel» en 1972, dans la même veine, John Lennon et Yoko Ono écrivent la chanson Angela. Sous la pression internationale, elle est libérée sous caution et comparait à son procès le 4 mai 1972 où elle fut acquittée et a échappé ainsi à la peine de mort. Par ailleurs, elle entra dans la salle d’audience, les poings levés.

JC : Que s’est-il passé après son acquittement?

Après son acquittement, elle poursuit ses activités militantes et politiques. Elle a fait une tournée internationale en 1972 et est allée en URSS où elle a reçu un doctorat honorifique de l’Université d’État de Moscou. Au cours de cette même année, elle s’est également rendue en Allemagne de l’Est et elle a reçu un degré honorifique de l’Université Leipzig.

En 1974 elle est allée à Cuba, elle a rencontré Fidel Castro. En 1979, elle a reçu le prix Lénine pour la paix de l’Union soviétique. Elle publie des essais et prononce des discours pour la paix au Vietnam, poursuit son combat contre le racisme, milite contre le système carcéral, la peine de mort et le sexisme. Ayant elle-même vécu le sexisme au sein même des mouvements et organisations dans lesquels elle militait, elle affirme qu’aucun mouvement de libération des noirs n’est possible, tant que l’homme noir continue d’asservir la femme noire.

Angela Davis, est le genre de militante qui s’engage sur tous les fronts, dans la rue, dans les organisations, dans des espaces politiques, institutionnels, dans le milieu académique. Elle s’est présentée aux élections présidentielles américaines comme candidate à la vice-présidence en 1980 et en 1984 pour le parti communiste des États-Unis d’Amérique, au côté du leader du parti de l’époque, Gus Hall. Parallèlement elle a poursuivi sa carrière universitaire. De 1980 à 1984, Angela Davis a travaillé à l’Université d’État de San Francisco, en tant que professeure d’études ethniques. Elle a par la suite rejoint plus tard les départements d’études féministes et d’histoire de la conscience de l’Université de Californie. En 2016, elle reçut un doctorat honorifique en lettres humaines de guérison et de justice sociale, à l’occasion de la 48e cérémonie de lancement annuel du California Institute of Integral Studies.

Plus récemment, en 2019, elle est entrée au National Women Hall of Fame. En 2020, elle a été nommée «femme de l’année 1971» par le Time dans un numéro spécial retraçant les 100 femmes qui ont marqué l’histoire des femmes aux États-Unis. Elle est classée parmi les 100 personnes les plus influentes par le Time 2020 aussi.

JC : Que retient-elle de sa vie militante, du racisme aux États-Unis. Que pense-t-elle de la situation aux États-Unis actuellement?

MC : Ces évènements de la prison de Soledad et son engagement militant ont aiguisé son analyse du racisme qu’elle qualifie de racisme structurel. Elle estime que ce racisme structurel s’est perpétué aux États-Unis et qu’il est davantage présent aujourd’hui. Elle a dit lors d’un entretien :

Le racisme structurel, la façon dont les institutions perpétuent le racisme est plus dévastateur qu’à l’époque. Bien sûr, beaucoup de barrières sont tombées pour de nombreux Noirs et gens de couleur, mais cela a surtout profité à la bourgeoisie, les progrès n’ont pas touché l’ensemble de la communauté noire où on trouve plus de pauvres, plus de détenus, plus de gens avec des problèmes de santé mentale.

Dans son «La prison est-elle obsolète?» elle démontre que le système carcéral continue d’alimenter le racisme structurel et le sexisme. Et aussi comment les entreprises tirent profit du système carcéral. Elle écrit :

«La transformation des corps incarcérés (et ils sont en majorité des corps de couleur) en sources de profit qui consomment, voire produisent, toutes sortes de marchandises, engloutit des fonds publics qui pourraient être dévolus aux programmes sociaux tels que l’éducation, le logement, les services à la petite enfance, les loisirs et la lutte antidrogue».

Aujourd’hui, Angela Davis, affirme que la révolution, le renversement du capitalisme qui est un capitalisme racial, doit être pensée dans une lutte anticapitaliste, antiraciste et anti-patriarcat. Je finirai sur cette note en citant directement Davis, lors d’une Rencontre: Angela Davis et Assa Traoré, publié dans la revue Ballast en 2019.

Nous avons compris qu’il était aussi question de renverser un capitalisme qui est un capitalisme racial et qu’il ne peut y avoir de révolution tant que nous ne réglerons pas la question du fantôme de l’esclavage et du colonialisme. Le genre est également apparu comme un élément central dans le cadre d’un changement social radical. Il n’y aura aucun changement tant que nous ne reconnaîtrons pas que la violence la plus répandue dans le monde est la violence genrée.

Il est utile d’avoir une approche féministe pour comprendre les rapports interrelationnels au sein des mouvements qui luttent pour la justice sociale et un changement radical. Il n’est pas possible de revendiquer la justice dans une sphère, sans la réclamer partout. Il n’est pas possible de penser le racisme isolément des luttes ayant trait à la violence genrée.

Merci pour ce témoignage Magalie.