Épisode 1 : L'histoire des Wolastokiyik Wahsipekuk
Dans cet épisode diffusé le 24 juin, jour de pleine lune, vous entendrez un survol de l’actualité du dernier mois suivi d’une entrevue menée avec Édith Bélanger de la nation Wolastoqey Wahsipekuk. Vous entendrez aussi les pièces musicales I pity the country de Leanne Betasamosake Simpson, America de Anachnid et My country ‘tis of thy people you’re dying de Buffy Ste-Marie. L’émission se terminera par la lecture du Prologue et de trois poèmes tirés du receuil A’yarashkwa’, j’avance mon chemin de Jean Sioui, publié par Mémoire d’encrier.
L’équipe de l’émission est composée de Sonia, Antoine, Kim, Daphnée et Camille. Merci à Fannie et Cassandre pour le support à la rédaction.
Vous pouvez nous rejoindre par courriel au [email protected] ou sur nos comptes Facebook et Instagram:
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SEGMENT MUSIQUE
I pity the country par Leanne Betasamosake Simpson
Texte par Willie Dunn
https://leannesimpson.bandcamp.com/
http://www.leannesimpsonmusic.com/contact
America par Anachnid,
Feat. Oji le Cree
©Musiquenomade
https://anachnid.bandcamp.com/
My country ‘tis of thy people you’re dying par Buffy Sainte-Marie
https://buffystemarie.bandcamp.com/releases
http://buffysainte-marie.com/?page_id=36
SEGMENT LITTÉRAIRE
Sioui, Jean. A’yarahskwa’ J’avance mon chemin. Éditions Mémoire d’encrier. Coll. Poésie. Montréal. 2019. P.5 à 7 et 13 à 15
http://memoiredencrier.com/ayarahskwa-javance-mon-chemin/
SEGMENT ENTREVUE
Invitée : Édith Bélanger
Chroniqueuse à Espace autochtone à Radio-Canada, écrivaine, travailleuse automne, maman, étudiante au deuxième cycle à l'UQAT en études autochtones, diplômée en philosophie et consultante en affaires autochtones, Édith Bélanger porte plusieurs chapeaux! Elle a aussi récemment publié son premier livre «Les arbres murmurent notre histoire» aux éditions La Plume d'Oie. Membre de la Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, elle a accepté de prendre de son précieux temps pour nous parler dans cet épisode d'identité, de territoire et de la langue.
Lien vers son twitter :
https://twitter.com/belanger_edith
Lien vers l’outil trilingue wolastoqey latuwewakon, français et anglais : https://www.wolastoqewatu.ca/index.php?section=aPropos
Lien vers l'entrevue d'Édith Bélanger avec La Rumeur du Loup : https://soundcloud.com/rumeur-du-loup/edith-belanger-entrevue
Lien vers le court-métrage mentionné dans l’entrevue « Wolastoq amsqahs peciyat (L’origine de la Wolastoq) » : http://www.wapikoni.ca/films/wolastoq-amsqahs-peciyat-lorigine-de-la-wolastoq
Lien vers l’article mentionner dans l’entrevue sur la toponymie :
https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1752007/comment-nommer-sans-oublier
SEGMENT ACTUALITÉ
DÉCOUVERTE DES CORPS DE 215 ENFANTS À KAMLOOPS :
Le mois dernier, l'île de la tortue au complet se réveillait avec de sombres nouvelles : 215 corps d'enfants non enregistrés ont été retrouvés enfouis près de l'ancien pensionnat autochtones de la région de Kamloops, en soit-disant Colombie Britannique. Cette découverte macabre est un rappel et une preuve irréfutable du génocide que le gouvernement canadien a fait subir (et fait encore subir) au peuples autchtones du soit-disant Canada. Des centaines de marches, de cérémonies et de manifestations ont eu lieu pour honorer la vie de ces enfants à travers le soit-disant Canada. Le centre national pour la vérité et la réconciliation dénombre 4100 enfants qui sont officiellement morts dans les pensionnats, mais selon eux, les vrais chiffres seraient beaucoup 5 à 10 fois plus élevés. Depuis, l'ONU ainsi que de multiples conseils de bandes, individus et autres associations demandent au gouvernement que des fouilles aillent lieux sur les 133 autres sites d'ancien pensionnat. Entre 1863 et 1996, au cours du régime des pensionnats autochtones 150 000 enfants et 10 générations ont transité par ces établissements. Cette nouvelle a eu une répercussion énorme chez les communauté autochtone à travers l'île de la Tortue, ravivant des plaies récentes et douloureuses pour beaucoup. L'équipe de l'émission aimerait exprimer ses plus sincères condoléances et aimerait tenir une minute de silence pour honorer les vies de tous ces enfants arrachés de leur communauté dans ce plan macabre d'assimilation et de colonialisme. UNE MINUTE DE SILENCE ---- Une installation commémorative devant la cathédrale Saint-Germain à Rimouski a été installée pour honorer ces enfants, le don de soulier y est toujours la bienvenue.
SOURCES :
ÉGLISES BRÛLENT DANS LA VALLÉE D'OKANAGAN :
Quelques semaines à peine après la découverte macabre des corps de 215 enfants autochtones décédés sur le site d’un ancien pensionnat de Kamloops, deux églises catholiques sont parties en flammes à quelques heures d’intervalle, dans les communautés autochtones de Penticton et d’Osoyoos, lundi matin. À l’heure où les un·e·s y cherchaient un lieu de recueil et de communauté, d’autres disent jubiler à la vue des ruines en cendres: l’héritage génocidaire de l’Église catholique demeure toujours bien vivant dans les consciences collectives. Comme le soulignait Stewart Phillip, Président de l’Union des chefs autochtones de la C.B., ces lieux de culte se tiennent entre l’attachement collectif et la violence coloniale : si certaines personnes vouent un respect pour les traditions religieuses catholiques dans sa communauté, il dit bien comprendre combien le trauma du catholicisme peut brûler les mémoires de nos jours, et particulièrement par les temps qui courent. Les deux églises, respectivement érigées en 1911 et en 1910, ont été entièrement détruites. Selon les autorités locales, le feu aurait été aidé d’un carburant quelconque. De plus, une église anglicane, St. John’s Tuscarora, à Six Nation of the Grand River a aussi été proie aux flammes le 13 juin dernier.
SOURCES :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1803402/eglises-feu-incendies-okanagan
https://www.brantfordexpositor.ca/news/fire-damages-historic-anglican-church-on-six-nations
FAIRY CREEK BLOCKADE :
Sur un autre front, en date du 19 juin 2021, les différents blocages du mouvement Fairy Creek Blockade, sur territoire Pacheedaht de l'île de Vancouver, tenaient toujours, marquand leur 315e jours d'action directe et leur 33e jour de l'application de l'injonction par la police et la GRC. Des membres des Pacheedaht, des Ditidaht et d'autres Premières nations participent aux manifestations contre l'exploitation des forêts anciennes. À cette date, 246 personnes se sont fait arrêter. Les manifestants et manifestantes, organisé de façon non hierarchique autour du désir de protéger les forêts anciennes de la région et le bassin versant de Fairy Creek des coupes à blanc, utilisent une variété d'action directe telles que le tree sitting et le sleeping dragon pour ralentir les policiers et empêcher les compagnies forestières d'entrer sur le territoire. On peut trouver 6 camps, tous organisés autour du groupe Rain Forest Flying Squat, un groupe qui a été formé pour aider à la coordination des différentes initiatives de résistances. Le 1er avril dernier, la compagnie forestière Teal Jones a reçu l'autorisation de la cour pour imposer une injonction qui touche toutes personnes bloquant l'accès à la forêt aux travailleurs. Le conseil de bande de la Première Nation Pacheedaht a publié une lettre officielle demandant le retrait des blocages et des actions directes. Celle-ci avait signé une entente en 2017 avec les forestières pour les coupes visées par les blocages. Lors d'une entrevue téléphonique avec CBC News le 7 juin, Bill Jones, un aîné de la nation Pacheedaht, a déclaré qu'il avait invité les manifestants sur le territoire Pacheedaht et que le chef élu ne parle pas au nom de tous les Pacheedaht.
FUNDRAISERS :
SOURCES :
https://laststandforforests.com/
https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/bc-fairy-creek-pacheedaht-first-nation-1.5986420
https://newsinteractives.cbc.ca/longform/ridge-camp
SŒUR MANUEL - TINY HOUSE WARRIORS :
À environ 2h30 de Kamloops se tiennent toujours les Tiny House Warriors, un groupe mené par des diverses personnes autochtones qui participent au mouvement pour arrêter le pipeline de Trans Mountain de traverser les territoires Secwepemc non-cédés. Le mois dernier, les sœurs Manuels, membres fondatrices des Tiny House Warriors sont passées en cour suite à une interaction avec le personnel de sécurité de Trans Mountain qui s’est passé en décembre 2019. En cour provinciale à Kamloops, un juge a déclaré Kanahus coupable de vol de moins de 5 000 $ après la disparition d'un cadenas de sécurité et a reconnu Mayuk coupable d'intimidation par violence ou menaces pour les propos tenus aux employés de sécurité contractuels. Suite à quoi les sœurs on décrit la condamnation sur Twitter, comme une autre tentative coloniale de criminaliser les défenseurs de la terre. Kanahus et Mayuk Manuel sont tous deux issus de familles Secwepemc qui ont fréquenté la tristement célèbre ecole résidentielle de Kamloops & sont Criminalisés & opprimés exactement de la même manière que les familles qui ont résisté aux écoles résidentielles du Canada. Les liens pour les supporter avec les frais de cours et pour supporter les Tiny House Warriors sont dans les shows notes. !
Site internet des Tiny House Warriors ;
http://www.tinyhousewarriors.com/#about
Liens vers les donations ;
https://www.classy.org/give/267006/#!/donation/checkout
SOURCES :
https://globalnews.ca/news/7919951/canada-energy-regulator-order-trans-mountain-pipeline-trees/
MORATOIRE 6 NATIONS & 1492 LANDBACK LANE :
Depuis maintenant près de 10 mois, les défenseurs de la terre tiennent toujours le camp a 1492 land Back Lane pour arrêter un projet de développement résidentiel à la jointure de la ville de Caledonia et la réserve de 6 Nations. Malgré les injonctions et les menaces de la police de l’Ontario, le camp continue de prendre de la force et de grandir. Dernièrement, la Confédération des Haudenosaunee de Grand River a mis en place un moratoire sur le développement dans le secteur de Haldimand. Aucun développement ne peut avoir lieu dans le secteur Haldimand sans le consentement des Haudenosaunee. Voici une partie de leur déclaration ; « Nous comprenons que nous partageons ces terres avec nos alliés et nous acceptons tous de respecter les accords conclus entre nos peuples pour vivre dans la paix, l'amitié et la confiance. Notre vision de l'avenir est autodéterminée, fondée sur notre droit inhérent à protéger nos terres pour les générations futures d'enfants Haudenosaunee. Les Haudenosaunee ont l'intention d'exercer leur compétence sur leurs terres et leurs eaux de manière à maintenir l'équilibre délicat entre la Création et les humains, en mettant l'accent sur la durabilité et la réactivité aux changements climatiques afin de protéger les cours d'eau et les zones écologiquement sensibles. Le moratoire s'appuie sur notre déclaration sur les droits fonciers (2006) pour mettre fin à l'exploitation des terres et des ressources le long de la Tract et marque un changement dans la gestion des terres dans une partie du territoire traditionnel des Haudenosaunee. »
SOURCES :
https://www.protectthetract.com/news
https://www.protectthetract.com/moratorium
MORATOIRE SUR LA CHASSE SPORTIVE DE L'ORIGNAL DANS LE PARC LA VÉRENDRYE :
Depuis l'automne 2019, les communautés anishinaabe algonquine de Lac Barrière et de Kitigan Zibi demandent un moratoire sur la chasse sportive de l'orignal dans la région du parc La Vérendrye. La communauté avait remarqué une baisse drastique dans la population d'orignal et suite à des rencontres grassroot, un premier automne de moyen de pression face au gouvernement a eu lieu : érigeant des sites de campements aux entrées des principales routes forestières, plusieurs familles distribuaient des pamphlets expliquant la situation à chacune des automobiles qui rentraient dans le parc et les ZEC environnantes. Suite à l'inaction et la sourde oreille du gouvernement, les communautés érigent de nouveau les campements et cette fois-ci, le moratoire est mis en place : aucun chasseur ou chasseuse ne peut entrer sur les territoires anishinaabe. Les défenseurs et défenseuses des orignaux vivent alors de multiples actes de racisme et de violence de la part des policiers, d'employés de la SÉPAQ et de chasseurs blancs. Ce moratoire reçoit un appui inconditionnel des bands councils, des grassroots, et aussi de l'APNQL. C'est durant l'hiver dernier (2020-2021), que le ministère (MFFP) et des représentant.es des différentes communautés anishnaabe négocient une entente. Annoncée en début avril 2021, cette entente qui s'échelonne sur quatre ans est officiellement signée en début juin 2021. Celle-ci comporte un moratoire sur le territoire du parc de La Vérendrye pendant les deux prochaines années durant lesquelles les communautés anishinaabes seront interpellées pour dresser un portrait de la situation de la population des orignaux. Par la suite une réintroduction de la chasse est planifiée pour ''revenir à la normale'' à la quatrième année. Pour plusieur.es, l'entente est bien accueillie car elle assure un moratoire pour deux autres années et elle donne une pause bien mérité aux défenseurs et défenseuses anishinaabe qui campent depuis deux automnes pendant plus d'un mois dehors. Par contre, plusieur.es auraient aimé aller plus loin, car illes demandaient initialement un moratoire de 5 ans pour les orignaux.
SOURCES :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1798737/entente-principe-moratoire-chasse-cheptel-orignal
https://briarpatchmagazine.com/articles/view/the-anishinaabegs-call-to-protect-the-moose
DROITS DE PÊCHE DES MI'KMAQ À LISTUGUJ :
La Première Nation Mi’gmaq de Listuguj entreprend une action légale à la cour fédérale revendiquant leur droit à la pêche au homard. En septembre 2019, le Département des pêches et océans leur a retiré le droit de vente commerciale du homard. Les Mi’gmaq avaient négocié ce permis pendant huit mois. Il leur a été retiré à la dernière minute, deux jours avant l’ouverture de la pêche. En pleine période électorale, le gouvernement a pris cette décision pour complaire les organisations de pêcheurs blancs. La vente de homards demeure à ce jour interdite, alors que le traité de 1752 octroie ce droit ancestral à la Nation Mi'kmaq. Cette situation s'inscrit dans l'histoire de la lutte pour le droit à la pêche des Premières Nations de l'est; pensons notamment à la lutte pour la pêche aux saumons menée par les Innus dans les années 70, de celle menée par les pêcheurs et pêcheuses de Listuguj en 1981, la lutte des communautés pêcheuses de Burnt Church qui mena à l'arrêt Marshall en 1999 et plus récemment les violences perpétrées envers la Première Nation Sipekne'katik (Mi'kmaq) par des pêcheurs blancs en Nouvelle-Écosse.
SOURCES :
https://en.wikipedia.org/wiki/Burnt_Church_Crisis
GOLDBORROW GNL PLANT SUR LES TERRITOIRES MI'KMAQ NON-CÉDÉS :
On se déplace maintenant à l'autre bout de l'Île de la tortue pour jeter un coup d'œil à ce qui se passe en soit-diant Nouvelle-Écosse. Depuis septembre dans le county de Guysborough, la compagnie Pieridae Énergie pousse un projet d’usine de gaz naturel liquéfié. Elle demande près d’un milliard de dollars de soutien financier au gouvernement du Canada. Parallèlement, Pieridae energy a fait affaire avec une entité corporative Mi’kmaq pour la construction du man camp qui accueillera jusqu’à 5000 travailleurs. Malgré que la compagnie se vante de sa coopération avec les nations autochtones impliqués et qu’elle utilise même le mot réconciliation à la tête de leur présentation, plusieurs femmes Mi’kmaq ont témoignés leur mécontentement suite à cette décision et affirmé qu’elles n’avaient pas été consulté ou mise au courant de cette affaire. Elles sont préoccupées par le danger que l’apparition d’un man camps sur leur territoire représente. De l’évidence du lien entre ceux-ci et le nombre alarmant de femmes et filles autochtones disparues et assassinées. Voici les mots de Ducie How de la Nation Sipekne’katik ; « Man camps along with environmental racism breed sexualization and violence against our people. What they do to the land and Waters they do to our Woman; we are one and the same. Temporary jobs or profit over lives are not worth it, especially considering that the rates of crime triple in small towns that have a sudden influx of 5000 workers, and that there has been and is a lack of will to investigate/ prosecute or find the MMIW&G. This I consider Canada’s genocidal policy still in effect! I was not consulted about this Goldboro LNG man camp coming into our unceded traditional territory of Mi’kma’ki. »
SOURCES :
MMIW :
Le 5 mai dernier marqua le 11e anniversaire de la Journée de sensibilisation de la violence faite aux femmes, filles et personnes 2SLGBTQQIA, connue aussi sous le nom de la Journée de la robe rouge. L’Association des femmes autochtones du Canada décrit le fait que les femmes autochtones ne sont pas plus en sécurité que onze ans plus tôt, étant toujours sept fois plus sujettes à être assassinées que les femmes allochtones. Le rapport final de L’enquête nationale sur les femmes, filles et personnes 2SLGBTQQIA autochtones assassinées et disparues, déposé en juin 2019, dénonce le génocide en cours envers les peuples autochtones. Alors que le rapport final présente des appels à la justice très concrets, le plan d’action national entrepris par le gouvernement fédéral est nettement inadéquat. L’Association des femmes autochtones du Canada s’est d’ailleurs récemment retirée du processus, dénonçant le manque d’écoute de la part du gouvernement et qualifiant leur plan de dysfonctionnel. Elles proposent leur propre plan en 65 étapes. L’Association des femmes autochtones de la soi-disant Nouvelle-Écosse marque quant à elle son opposition au Projet Goldboro de GNL, rappelant que le rapport final de l’enquête démontre le lien entre les projets extractivistes et les violences faites aux femmes autochtones.
SOURCES :
https://www.facebook.com/NWAC.AFAC/photos/a.398073732474/10158276873437475/
https://www.facebook.com/nsnwa/photos/a.2001740153291947/2314601875339105/
COMMISSION D'ENQUÊTE SUR LA MORT DE JOYCE ECHAQUAN :
C’est au début du mois de juin que la Commission d’enquête publique sur le décès de Joyce Echaquan s’est terminée. Le processus aura duré trois semaines, et une cinquantaine de témoins ont pu être entendu.e.s. Cette Commission vise à mettre en lumière les circonstances de la négligence ayant mené à son décès. Au fil des témoignages, il apparaissait évident que les préjugés socio-économiques et raciaux qu’ont eu.e.s certain.e.s employé.e.s à l’égard de cette femme atikamekw de 27 ans ont fait en sorte de lui accorder un traitement et des soins discriminatoires. À la fin des audiences, la coroner Géhane Kamel a affirmé, en s’adressant à la défunte : ‘’Joyce, sache que mon rapport ne sera pas complaisant, mais honnête. J’espère qu’il sera la fondation d’un pacte social qui amènera à dire: ‘’Plus jamais!’’. Le gouvernement caquiste n’a toujours pas adopté le Principe de Joyce visant à reconnaître l’existence du racisme systémique au soi-disant Québec et à assurer aux peuples autochtones un accès égalitaire aux services de santé et aux services sociaux.
SOURCES :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1798251/justice-joyce-echaquan-marche-solidarite-trois-rivieres
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1798273/marche-lac-simon-valdor-joyce-echaquan
PRATIQUE DE STÉRILISATION FORCÉE CHEZ LES FEMMES AUTOCHTONES :
Le 3 juin dernier, le Comité sénatorial des droits de la personne publiait un rapport consternant faisant état de la pratique continue de stérilisation forcée chez les femmes autochtones au soi-disant Canada. Si la majorité des femmes interrogées dans le cadre de l’enquête avaient subi leur opération entre les années 2005 et 2010, les recherches du Comité ont révélé des cas aussi récents que 2019. Bien que le nombre exact de femmes autochtones ayant connu la stérilisation forcée demeure impossible à établir, le rapport du Comité démontre que la pratique perdure bel et bien aujourd’hui. Le même phénomène atteint d’ailleurs “de nombreux autres groupes marginalisés et vulnérables au pays”. Ce n’est qu’au début des années 70 que furent abrogées les dernières politiques eugénistes canadiennes. En Alberta et en Colombie-Britannique, il était jusqu’alors tout à fait légal et recommandé de stériliser les personnes considérées comme “mentalement déficientes”. Mais la pratique ne s’est pas pour autant effacée depuis son retrait des politiques publiques, particulièrement dans les hôpitaux fédéraux destinés aux populations autochtones. Les femmes provenant de communautés éloignées arrivent souvent aux centres de soins de santé dans un état vulnérable, à l’issue d’un long trajet ; isolées de leur familles et de leurs ami·e·s, elles ne comprennent parfois pas bien la langue, et n’ont souvent pas accès aux informations adéquates pour bien comprendre leurs droits, leurs options et leurs recours en contexte hospitalier. Selon les témoignages recueillis, il arrive qu’elles se fassent carrément imposer un passage à la salle d’opération pour subir une stérilisation non consentie ou contrainte, alors qu’elles étaient venues pour un accouchement ou pour un problème de santé. La stérilisation forcée demeure largement tue et sous-documentée au pays. Le Comité sénatorial presse l’État canadien d’agir immédiatement pour enquêter sur le phénomène et d’entreprendre les mesures nécessaires pour y mettre fin. Des recours collectifs ont été déposés en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Alberta au nom des survivantes.
SOURCES :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1798714/sterilisation-forcee-canada-conclusion-comite-senat
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/indian-hospitals-in-canada
ADOLESCENT AUTOCHTONE MALTRAITÉ À MONTRÉAL :
Une maison d’hébergement pour jeunes, le Centre de la jeunesse et de la famille Batshaw, situé à Montréal, a été dénoncé par le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal pour avoir maltraité un adolescent autochtone de 16 ans dans le contexte de la pandémie de COVID-19. L’adolescent aurait d’abord été envoyé à l’école malgré la fermeture de l’établissement, le 25 mai dernier. En revenant à la maison d’hébergement, ce soir-là, il aurait tout de même été considéré comme présentant un risque d’avoir contracté la maladie. Débute alors un isolement forcé de 3 à 4 jours, période pendant laquelle le jeune homme aurait été confiné dans une pièce de sous-sol bétonnée, sans fenêtre et sans droit de sortie. Aucun dépistage n’a été effectué au moment du début de son isolement, et aucun contact direct avec une personne infectée n’a pu être établi. Selon les témoignages, on lui a retiré son téléphone ou tout outil de communication, ne lui laissant que ses devoirs, une chaise et un lit. C’est un enseignant du jeune homme, qui était passé au foyer pour lui laisser son matériel scolaire, qui a alerté le RÉSEAU en constatant les conditions dans lesquelles il était maintenu. Il ne s’agit pas de la première fois que les Centres Batshaw font l’objet d’accusations de maltraitance. En 2019, un autre rapport démontrait déjà l’absence de mécanisme concret et transparent de traitement de plaintes dans les établissements Batshaw. En fait, il y a deux semaines seulement, la Commission des droits de la personne du Québec publiait un rapport démontrant comment le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, auquel les Centres Batshaw sont affiliés, bafoue systématiquement les droits des jeunes autochtones qui fréquentent leurs services.
SOURCES :