Épisode 2 : La danse comme langage du territoire
Dans cet épisode diffusé le 8 août, jour de nouvelle lune, vous entendrez un survol de l’actualité du dernier mois suivi d’une entrevue menée avec Ivanie Aubin-Malo de la nation Wolastoqiyik Wahsipekuk. Vous entendrez aussi les pièces musicales Athikuapui, par Mike Paul Kuekuatsheu et amisk sipiy experiments_edging the dam, par Moe Clark. L’émission se terminera par la lecture du poème These Two, par Leanne Betasamosake Simpson, tiré du livre This Accident of Being Lost
L’équipe de l’émission est composée de Sonia, Antoine, Kim, Daphnée et Camille. Merci à Cassandre pour le soutien à la rédaction et à Camille Montagne pour le nouveau nom!
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SEGMENT MUSICAL
Athikuapui
par Mike Paul Kuekuatsheu
https://nikamowin.com/fr/artiste/mike-paul-kuekuatsheu
amisk sipiy experiments_edging the dam
par Moe Clark
https://moeclark.bandcamp.com/
SEGMENT LITTÉRAIRE
These Two, par Leanne Betasamosake Simpson, tiré du livre This Accident of Being Lost
https://houseofanansi.com/products/this-accident-of-being-lost
SEGMENT ACTUALITÉ
GNL
Les conseils de bande des communautés innues d'Essipit, de Mashteuiatsh et de Pessamit se sont prononcées contre le projet de GNL Québec. Cette décision survient suite au dépôt du rapport du BAPE. Si les conseils de bande de ces communautés innues du Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord se sont positionnées contre le projet, le collectif Mashk Assi, un regroupement de militant.e.s des Premières Nations, lutte et travaille depuis plusieurs années afin de contrer cette installation qui fragiliserait énormément le fjord, tout en accentuant les tendances extractivistes au soi-disant Québec. Depuis, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il disait non une fois pour toute au projet.
Sources :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1809565/mashteuiatsh-essipit-pessamit-gaz-naturel-liquefie
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1810768/gnl-quebec-energie-saguenay-decision-gouvernement
BRUTALITÉ ET MEURTRE POLICIER
Le 8 juillet dernier, à Campbell River, en soi-disant Colombie Britannique, la GRC tua par balles Jared Lowndes, un homme de 38 ans, père de deux enfants et membre de la Première Nation Wet’suwet’en. Plusieurs manifestations ont eu lieu en son honneur et pour dénoncer le racisme et la violence policière réservés aux membres des Premières Nations. Plus tôt ce mois-ci, le 6 juillet, un autre homme fut assassiné, cette fois à Gordon First Nation, en soi-disant Saskatchewan, après une altercation avec la GRC. Toujours en soi-disant Saskatchewan, le 3 juillet dernier, Marlene Bear, une femme de la Première Nation Ojibway Sandy Bay, mourrut dans sa cellule dans la même aile que, 7 ans plus tôt, sa tante était décédée aussi sous garde à vue de la GRC. À Saskatoon, Raymond Montgrand, membre de la Nation dénée de Clearwater River, est toujours à l’hôpital avec de sérieuses lésions cérébrales l’empêchant peut-être de marcher de nouveau à la suite d’une altercation avec des policiers plus tôt dans l’été qui cherchait un homme qui lui ressemblait.
Sources :
https://www.aptnnews.ca/national-news/racist-and-full-of-hate-groups-demand-justice-for-wetsuweten-man-killed-by-rcmp-iio/ https://www.aptnnews.ca/national-news/police-watchdog-investigating-after-b-c-rcmp-shoot-kill-wetsuweten-man-in-campbell-river/
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1808744/altercation-policiere-saskatoon-enquete-regina
1492 LAND BACK LANE
Seulement quelques semaines avant la célébration d'un an d'occupation, les défenseurs de la terre de 1492 Land Back Lane et leurs allié.es ont aussi pu célébrer l'abandon du projet de développement des promoteurs Fox gate Developments étant de construire plus de 200 maisons sur des terres Haudenosaunee non cédées. Skyler Williams, porte-parole de 1492 Land Back Lane, pense qu’il s’agit d’une victoire qui prouve que l’on peut s’opposer avec succès aux grands projets de construction et d’exploitation des ressources. Depuis un an la vie revient tranquillement sur ces terres rasées par les promoteurs, une quinzaine de Tiny House sont habitées par les défenseurs de la terre, un verger et des jardins ont été plantés, des bécassines et des cerfs y trouvent refuge. Les territoires Haudenosaunee non cédées s'étendent de 10 kilomètres de chaque côté de la Grand River. C'est un territoire de plus de 18 615 hectares à la base, dont il ne reste présentement moins de 5% habité par la population Haudenosaunee de Six Nations. En Avril dernier Le conseil des chefs traditionnels de six nations a annoncé un moratoire sur le développement sur tout ce territoire nommée la Haldimand Tract, demandant qu'aucun développement ne puisse procéder sans le consentement des Haudenosaunee.
SOURCES :
https://www.protectthetract.com/
https://www.cbc.ca/news/canada/hamilton/haldimand-tract-development-moratorium-1.5993081
https://www.cbc.ca/news/canada/hamilton/caledonia-development-cancelled-protests-1.6088130
1492 Land Back Lane fait partie d'un mouvement croissant de “Land Back”. Le Yellowhead Institute, un centre de recherche dirigé par les Premières Nations et basé à l'Université Ryerson de Toronto, a publié en 2019 un rapport sur la dépossession des terres, identifiant les réoccupations de terres comme l'une des affirmations les plus directes de la récupération, avec des exemples de plus en plus nombreux et étendus à travers le Canada.
https://redpaper.yellowheadinstitute.org/wp-content/uploads/2019/10/red-paper-report-final.pdf
CAMP À KAHNAWÀ:KE
Depuis le 1 juillet, un groupe de Kanien’kehá:ka (Mohawk) de Kahnawà:ke, au Sud de Montréal, occupent un terrain près de la réserve pour empêcher un projet immobilier prévu dans la municipalité voisine de Châteauguay. Cette initiative intervient quelques mois après que la municipalité a approuvé, le 15 mars, un changement de zonage qui permettrait la construction de 290 maisons unifamiliales et jumelées. Le terrain fait partie des quelques zones non développées qui subsistent le long de la frontière entre Kahnawà:ke et Châteauguay. On y trouve des pruniers et des pommiers, ainsi que des framboisiers et des mûriers. Et aussi deux milieux humides. Il se trouve à l'intérieur des délimitations d'un territoire réclamé par les Kanien’kehá:ka de Kahnawà:ke. Une longue histoire documentée montre les préoccupations de la communauté concernant la dépossession des terres désignées à la seigneurie de Sault-Saint-Louis (Kahnawà:ke), une seigneurie unique, qui a été donné pour l'utilisation et l'occupation exclusive aux Iroquois du Sault. S'étendant autrefois sur 18 210 hectares, les terres de Kahnawà:ke couvrent aujourd'hui moins de 5 261 hectares. La grande majorité des terres de la seigneurie ont été développées par de multiples municipalités de la région de la Montérégie au Québec. L'occupation est appuyée par le conseil de bande, qui a récemment élu Kahsennehawe, la première femme LGBTQ+ à occuper ce poste ainsi que par le conseil des chefs traditionnels. Ils prévoient de garder le campement jusqu'à ce que le projet de développement soit abandonné pour de bon et que le terrain soit redonné à Kahnawà:ke.
Sources :
http://www.kahnawake.com/council/docs/seigneury.pdf
EAU POTABLE POUR LES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES
Le 16 juillet dernier, La Nation Lhoosk’uz Dené, située dans le nord de la soi-disante Colombie-Britannique, a pu avoir accès à l’eau potable pour la première fois depuis la création de la réserve. Cette communauté, située à 200 km du village le plus près, via une route forestière, a fait partenaire avec l’Université de la Colombie Britannique pour faire débloquer ce dossier. Ceci n’est pas une situation isolée : un recours collectif avait été entamé par plusieurs Nations autochtones concernant la négligence du gouvernement face à l’accès à l’eau potable et le 30 juillet dernier, un accord de 8 milliards a été conclu entre ceux-ci et le gouvernement. Cet accord prévoit une compensation pour 258 Premières Nations qui ont été contraintes de consommer de l’eau non potable pendant des décennies ainsi qu’un plan d’action de 6 milliards pour assurer l’eau potable aux communautés qui n’y ont toujours pas accès.
SOURCES :
https://www.mccarthy.ca/en/class-action-litigation-drinking-water-advisories-first-nations
HOMME BLANC ARRÊTÉ POUR AVOIR BRULÉ L’ENTREPÔT DE HOMARDS MI’KMAW EN OCTOBRE 2020
Brendon Douglas James Porter, un homme banc âgé de 24 ans, de East Pubnico en soi-disant Nouvelle-Écosse, a été arrêté par le GRC pour avoir brûlé au sol l'entrepôt de homards appartenant à la communauté Mi’kmaw durant les manifestations racistes à l’automne 2020 contre le droit inhérent des Mi’kmaq à une pêche de subsistance garantit par le traité de 1752 et réaffirmer par l’arrêt Marshall en 1999.
SOURCES:
WOLASTOQ
Les chefs de la Première Nation Wolastoqey au soi-disant Nouveau-Brunswick ont fait parvenir une demande officielle au gouvernement le 26 mai dernier pour que le fleuve Saint-Jean, qui fut nommé ainsi par Samuel De Champlain en 1604, retrouve son nom d’origine, le Wolastoq.
SOURCES :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1806538/fleuve-saint-jean-nb-nom-original-autochtone-wolastoq
SÉPULTURES D’ENFANTS AUTOCHTONES
Les recherches pour les sépultures d’enfants autochtones morts au mains des pensionnats continuent un peu partout sur l’Île de la Tortue, spécifiquement au soi-disant Canada. Depuis la découverte macabre de 215 corps non identifiés à Kamloops en soi-disant Colombie-Britannique plus tôt cet été, on compte maintenant 2088 corps d’enfants soit 104 à Brandon au soi-disant Manitoba, 38 à Régina, 35 à Muskowekwan, 35 à Lestock et 751 à Cowessess en soi-disant Saskatchewan, 182 à Cranbrook et 160 à Penelakut en soi-disant Colombie Britannique, 227 à Mount-Pleasant au soi-disant Michigan, 180 à Carlisle en soi-disant Pennsylvanie et 161 dans le territoires du Nord Ouest. Plusieurs recherches auront lieu au cours du mois d’août et de septembre sur les sites d’anciens pensionnats, et la recherche sur plusieurs sites tel que celui de Kamloops ne sont pas terminées. Des centaines de marches, de manifestations, de commémorations et de rituels ont eu lieu à travers l’île de la Tortue pour commémorer ces enfants assassinés par l’État canadien et l’Église, main dans la main avec les différentes provinces, dont activement celle du Québec. Nous saluons tous ces enfants qui sont enfin retrouvés, et nous tenons à exprimer nos plus sincères condoléances aux familles et aux survivant.es des pensionnats.
SOURCES :