Wed 11 Jun 2025
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NEOQUÉBEC

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À l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique, le 25 mai, Salimatou Tounkara Ismaël alerte sur une crise silencieuse mais dévastatrice : la montée du mésusage du tramadol et de la codéine en Afrique de l’Ouest.
Originellement prescrits comme antalgiques, ces opioïdes sont désormais largement détournés à des fins récréatives, notamment par une jeunesse vulnérable, sans emploi et sans perspective. Vendus sans ordonnance sur les marchés informels à des prix dérisoires, ils deviennent des « drogues du quotidien » pour des jeunes parfois âgés de seulement 10 ans.
Les consommateurs incluent des élèves, des étudiants, des travailleurs miniers ou agricoles cherchant à améliorer leur endurance physique ou à fuir une réalité difficile. L’automédication est en forte hausse, entraînant accoutumance, surdoses et, dans certains cas, le passage à des drogues plus dures comme la cocaïne.
La crise sanitaire s’inscrit aussi dans un contexte géopolitique : le tramadol, souvent contrefait et surdosé, arrive massivement d’Inde, via des ports ouest-africains peu contrôlés. Le trafic s’insère dans des circuits criminels transnationaux qui déstabilisent les États, alimentent la corruption, les conflits et le terrorisme, en particulier dans la bande sahélienne.
Dans sa chronique, Salimatou Tounkara Ismael plaide pour une réponse systémique : meilleure régulation, sensibilisation, structures de soutien psychosocial, et alternatives à l’incarcération. Elle cite l’exemple du Ghana, qui a amorcé une réforme de santé publique fondée sur la prévention et le traitement.
Enfin, elle rappelle que cette crise n’est pas propre à l’Afrique, mais s’inscrit dans une problématique mondiale d’abus d’opioïdes, qui appelle à une coopération régionale renforcée, une volonté politique claire et des investissements dans la jeunesse africaine.
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