S2E10 : Comment s'entraînent les athlètes pendant la COVID?
Depuis l’été dernier, les athlètes des sports professionnels ont repris l’entraînement et la compétition, mais qu’en est-il des sports amateurs, comme le ski de fond, pour lesquels les Jeux Olympiques approchent à grands pas?
C’est de ce sujet, et bien d’autres, que nous avons abordé avec François Pépin, un entraîneur de ski de fond chevronné et qui a aussi coordonné différentes structures d’entraînement pendant la COVID.
Daniel : Comment fonctionne l’entraînement d’un athlète de haut niveau en temps de COVID?
François : Il faut savoir que les groupes d’entraînement que je coordonnais, soit le Centre National d’entraînement Pierre Harvey et le programme de l’Équipe du Québec, ont été relativement chanceux, si on se compare avec d’autres groupes ou encore sports.
Nos athlètes de haut niveau, soit ceux identifiés “Excellence” par Sports Québec, ont bénéficié de diverses exemptions puisqu’ils représentaient un potentiel de Coupes du monde et même de participation aux Jeux Olympiques de Bejing 2022.
Ensuite, le fait que le ski de fond soit un sport extérieur nous a beaucoup aidé. On est conscients que les sports intérieurs l’ont eu plus difficile que nous et on se considère chanceux à ce niveau.
Il faut finalement mentionner que l’attrait du ski de fond dans la dernière année a vraiment aidé à assouplir le tout. Je dirais donc que, somme toute, l’entraînement pour les membres de l’Équipe Nationale fut possible mais différent de l’habitude.
Daniel : Qu’en est-il des athlètes qui sont un niveau en-dessous?
François : Les athlètes du niveau en-dessous sont ceux identifiés “Élite” et “Relève”. Ils se sont retrouvés dans l’entre deux si je peux me permettre.
Les athlètes du programme Sport-études, soit au niveau secondaire, ont pu s’entraîner en groupes bulles mais les athlètes un peu plus vieux, au Cégep par exemple, ont dû s’entraîner seuls.
On a été contraint de s’adapter pour ces athlètes, c’est-à-dire beaucoup de one on one, tout en respectant la distanciation de 2 mètres.
On s’est ensuite demandé, au mois de novembre 2020, si on allait avoir une saison de compétitions tout court. On a donc demandé aux divers clubs de ski de fond de prendre le relais en organisant des circuits régionaux afin de garder les athlètes motivés. Les athlètes allaient donc se chronométrer de façon individuelle dans un parcours et une journée préétablis afin de comparer leur chrono avec les autres athlètes. Ce fut une superbe alternative qui a très bien fonctionnée!
Malgré tout, les athlètes se sont entraînés majoritairement seuls dans les groupes “Élite” et “Relève” et ça va faire mal dans le futur. On espère avoir une bonne rétention malgré la pandémie.
Daniel : Si