Comment améliorer notre relation avec la nourriture?
Se dire qu’on doit arrêter de manger des chips, c’est facile. Passer à l’action c’est autre chose. Est-ce que le problème ne résiderait pas plutôt dans notre relation avec la nourriture? Comment améliorer notre relation avec la nourriture?
C’est cette question que nous avons exploré avec Karine Gravel. Karine a complété un baccalauréat, une maitrise et un doctorat en nutrition à l’Université Laval. Elle est une pionnière de l’alimentation intuitive, formatrice en nutrition intuitive et conférencière pour le Défi Entreprises et auteure sur le blogue monÉquilibre.
Ta spécialité c’est la nutrition intuitive, d’où t’es venue cette idée de t’intéresser à la nutrition intuitive?
J’ai eu une maman à la diète, comme probablement plusieurs d’entre vous. Il y a quelque chose qui me dérangeait là-dedans. Ma mère je la trouvais belle et je ne comprenais pas pourquoi elle se privait.
Ensuite, pendant mon doctorat, en 2009, ma directrice de thèse m’a tendu un article sur l’alimentation intuitive. Cette approche-là est maintenant très populaire parce qu’on sait que les diètes restrictives, ça ne fonctionne pas.
On dirait qu’on a fait un bout de chemin en terme de diversité corporelle, mais en même temps on est bombardé de publicités de diètes amaigrissantes. Est-ce que ça a du sens de faire un diète finalement?
C’est drôle, ce que tu décris, ça a un nom, c’est ce qu’on appel la cacophonie nutritionnelle. Ça crée du stress, du scepticisme, de l’anxiété chez certaines personnes. La culture des diètes c’est un terme qu’on emploit de plus en plus et ça englobe tout ce qui nous porte à maigrir.
Quand on prend le temps de s’y attarder, on remarque que beaucoup de choses dans la vie nous amènent à vouloir perdre du poids. La perte de poids ne nous rend ni plus intelligent ni plus heureux!
Tu remet en question l’objectif de perte de poids?
Un des principes de l’alimentation intuitive, c’est d’arrêter la culture des diètes. L’objectif c’est d’améliorer notre relation avec la nourriture et avec notre corps. C’est plutôt de voir comment on peut prendre soin de son corps.
L’objectif c’est de ne pas être en guerre avec son corps, mais de plutôt voir comment on peut en prendre soin.
Dans ta pratique, il y a certainement des gens qui viennent te voir pour perdre du poids. Qu’est-ce que tu leurs dis?
Je leur demande pourquoi ils veulent perdre du poids?
Quelles sont les motivations à perdre du poids?
Souvent quand les gens veulent perdre du poids, ils en sont pas à leur première diète. Une statistique mentionne qu’au Québec, 45 % des femmes font au moins 2 diètes par année.
En nutrition intuitive, on travaille avec le poids naturel. C’est le poids auquel notre corps est confortable et dans lequel on se sent bien. On a un niveau d’énergie optimal. Le poids naturel n’est pas toujours notre poids rêvé par contre.
Est-ce qu’il y a une composante psychologique dans ton travail?
Je m’intéresse à la psychologie effectivement! La bonne réponse est propre à chaque personne.
Avant, la nutrition, c’était très prescriptif et médical.
L’alimentation intuitive, c’est plutôt de s’intéresser à la personne qui mange. On va essayer de comprendre la personne, sa perception de l’activité physique, ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas.
Est-ce que l’alimentation intuitive, ça fonc