Quel est le lien surprenant entre la musculature et le microbiote intestinal ?
Un microbiote intestinal équilibré et varié constitue l’un des piliers de notre santé. Plus les communautés microbiennes présentes dans nos intestins sont riches, plus elles remplissent efficacement leurs fonctions de protection et de régulation. En particulier, les bactéries capables de produire des acides gras à chaîne courte, comme le butyrate, jouent un rôle clé. Ces molécules nourrissent les cellules de la paroi intestinale, renforcent la barrière digestive et atténuent les phénomènes inflammatoires, contribuant ainsi à un meilleur état de santé général. Parmi les espèces les plus étudiées, on retrouve Faecalibacterium, Akkermansia ou encore Roseburia hominis.
Jusqu’ici, l’alimentation — notamment riche en fibres végétales — était considérée comme le moyen le plus sûr pour favoriser l’implantation de ces bactéries bénéfiques. L’activité physique, elle aussi, a fait l’objet d’un intérêt croissant. Les disciplines d’endurance comme la course ou le cyclisme se sont révélées capables de remodeler le microbiote de façon favorable. En revanche, concernant la musculation et les exercices de résistance, les résultats scientifiques restaient partagés : certaines études montraient des effets nets, d’autres peu de différences.
Pour clarifier cette question, des chercheurs de l’université de Tübingen, en Allemagne, ont suivi 150 volontaires adultes, jusque-là peu sportifs. Pendant huit semaines, ces participants ont réalisé un programme complet de renforcement : rameur, développé couché, tirage vertical, squats… Chaque machine était équipée de capteurs, ajustant automatiquement la charge et l’amplitude aux progrès individuels. Les scientifiques ont ainsi obtenu un suivi précis des performances. Des échantillons de selles, collectés avant et après l’entraînement, ont permis d’observer l’évolution du microbiote.
Les conclusions sont parlantes : plus les participants gagnaient en force, plus leur microbiote se transformait. Ces changements, discrets au départ, se manifestaient surtout en fin de programme. Et chez ceux qui progressaient le plus, certaines bactéries bénéfiques, comme Faecalibacterium et Roseburia hominis, étaient particulièrement renforcées.
Les chercheurs avancent une hypothèse intrigante : ces modifications microbiennes pourraient avoir contribué, en retour, à l’amélioration musculaire. On sait en effet que les acides gras à chaîne courte produits par certaines bactéries passent dans le sang et peuvent être utilisés par les muscles, améliorant leur efficacité. Cette idée fait écho à une découverte de 2019 : des marathoniens présentaient une abondance accrue de bactéries Veillonella, capables de transformer l’acide lactique en propionate, un carburant favorable à l’endurance.
Ces travaux laissent entrevoir un cercle vertueux : les muscles stimulent le microbiote, qui en retour produit des métabolites utiles à la performance et à la récupération. Certaines bactéries optimisent même l’hydratation, facilitent le stockage d’énergie sous forme de glycogène, réduisent l’inflammation et participent, via l’exercice, à la libération de dopamine, renforçant motivation et plaisir.
En somme, l’interaction entre nos muscles et notre microbiote apparaît de plus en plus comme une alliance intime et bénéfique.
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Jusqu’ici, l’alimentation — notamment riche en fibres végétales — était considérée comme le moyen le plus sûr pour favoriser l’implantation de ces bactéries bénéfiques. L’activité physique, elle aussi, a fait l’objet d’un intérêt croissant. Les disciplines d’endurance comme la course ou le cyclisme se sont révélées capables de remodeler le microbiote de façon favorable. En revanche, concernant la musculation et les exercices de résistance, les résultats scientifiques restaient partagés : certaines études montraient des effets nets, d’autres peu de différences.
Pour clarifier cette question, des chercheurs de l’université de Tübingen, en Allemagne, ont suivi 150 volontaires adultes, jusque-là peu sportifs. Pendant huit semaines, ces participants ont réalisé un programme complet de renforcement : rameur, développé couché, tirage vertical, squats… Chaque machine était équipée de capteurs, ajustant automatiquement la charge et l’amplitude aux progrès individuels. Les scientifiques ont ainsi obtenu un suivi précis des performances. Des échantillons de selles, collectés avant et après l’entraînement, ont permis d’observer l’évolution du microbiote.
Les conclusions sont parlantes : plus les participants gagnaient en force, plus leur microbiote se transformait. Ces changements, discrets au départ, se manifestaient surtout en fin de programme. Et chez ceux qui progressaient le plus, certaines bactéries bénéfiques, comme Faecalibacterium et Roseburia hominis, étaient particulièrement renforcées.
Les chercheurs avancent une hypothèse intrigante : ces modifications microbiennes pourraient avoir contribué, en retour, à l’amélioration musculaire. On sait en effet que les acides gras à chaîne courte produits par certaines bactéries passent dans le sang et peuvent être utilisés par les muscles, améliorant leur efficacité. Cette idée fait écho à une découverte de 2019 : des marathoniens présentaient une abondance accrue de bactéries Veillonella, capables de transformer l’acide lactique en propionate, un carburant favorable à l’endurance.
Ces travaux laissent entrevoir un cercle vertueux : les muscles stimulent le microbiote, qui en retour produit des métabolites utiles à la performance et à la récupération. Certaines bactéries optimisent même l’hydratation, facilitent le stockage d’énergie sous forme de glycogène, réduisent l’inflammation et participent, via l’exercice, à la libération de dopamine, renforçant motivation et plaisir.
En somme, l’interaction entre nos muscles et notre microbiote apparaît de plus en plus comme une alliance intime et bénéfique.
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