Pourquoi l'expression “patient zéro” est-elle le fruit d'une erreur ?
L’expression « patient zéro », aujourd’hui entrée dans le langage courant pour désigner la première personne infectée lors d’une épidémie, est en réalité née d’une simple… erreur de lecture. Une confusion typographique qui, par un étrange hasard, a fini par s’imposer dans le vocabulaire médical, médiatique et populaire du monde entier.
L’histoire remonte à 1984, au tout début de l’épidémie de sida. À cette époque, les chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), aux États-Unis, tentaient de comprendre comment le virus — encore mal connu — se transmettait. Dans le cadre d’une vaste enquête épidémiologique, ils analysèrent les cas de plusieurs dizaines d’hommes homosexuels contaminés à travers le pays. Parmi eux figurait Gaëtan Dugas, un steward canadien d’Air Canada, qui voyageait beaucoup et avait eu de nombreux partenaires sexuels.
Pour suivre la propagation du virus, les épidémiologistes avaient attribué à chaque patient un code : LA1, LA2, etc., pour ceux de Los Angeles. Dugas, lui, vivait à l’extérieur de la Californie : on le désigna donc comme “Patient O”, pour Out of California. Cette lettre “O” signifiait simplement qu’il n’était pas originaire de cet État. Mais lors de la rédaction du rapport, la majuscule “O” fut confondue avec un zéro : “Patient 0”.
Cette petite erreur allait avoir des conséquences énormes. Les journalistes, découvrant ce mystérieux « patient zéro », y virent aussitôt le point de départ du sida, “l’homme qui avait apporté la maladie en Amérique”. Le terme frappa les esprits, car il offrait une image claire et dramatique : celle d’un individu unique à l’origine d’une catastrophe mondiale. Dugas fut injustement stigmatisé, présenté comme un “super-contaminateur”, alors qu’on sait aujourd’hui qu’il n’a ni déclenché ni propagé seul l’épidémie — le VIH circulait déjà aux États-Unis avant ses premiers voyages.
Depuis, l’expression « patient zéro » s’est généralisée pour désigner le premier cas connu d’une infection, qu’il s’agisse d’Ebola, du SRAS ou du Covid-19. Pourtant, le vrai sens original de cette formule n’avait rien à voir avec le “premier infecté” : il s’agissait simplement d’un code géographique mal lu.
Ainsi, ce terme devenu universel est né d’une erreur de transcription, amplifiée par la soif médiatique d’un récit simple et symbolique. Une erreur devenue mythe, qui rappelle combien une petite confusion peut parfois influencer durablement la mémoire collective. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d\'informations.
L’histoire remonte à 1984, au tout début de l’épidémie de sida. À cette époque, les chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), aux États-Unis, tentaient de comprendre comment le virus — encore mal connu — se transmettait. Dans le cadre d’une vaste enquête épidémiologique, ils analysèrent les cas de plusieurs dizaines d’hommes homosexuels contaminés à travers le pays. Parmi eux figurait Gaëtan Dugas, un steward canadien d’Air Canada, qui voyageait beaucoup et avait eu de nombreux partenaires sexuels.
Pour suivre la propagation du virus, les épidémiologistes avaient attribué à chaque patient un code : LA1, LA2, etc., pour ceux de Los Angeles. Dugas, lui, vivait à l’extérieur de la Californie : on le désigna donc comme “Patient O”, pour Out of California. Cette lettre “O” signifiait simplement qu’il n’était pas originaire de cet État. Mais lors de la rédaction du rapport, la majuscule “O” fut confondue avec un zéro : “Patient 0”.
Cette petite erreur allait avoir des conséquences énormes. Les journalistes, découvrant ce mystérieux « patient zéro », y virent aussitôt le point de départ du sida, “l’homme qui avait apporté la maladie en Amérique”. Le terme frappa les esprits, car il offrait une image claire et dramatique : celle d’un individu unique à l’origine d’une catastrophe mondiale. Dugas fut injustement stigmatisé, présenté comme un “super-contaminateur”, alors qu’on sait aujourd’hui qu’il n’a ni déclenché ni propagé seul l’épidémie — le VIH circulait déjà aux États-Unis avant ses premiers voyages.
Depuis, l’expression « patient zéro » s’est généralisée pour désigner le premier cas connu d’une infection, qu’il s’agisse d’Ebola, du SRAS ou du Covid-19. Pourtant, le vrai sens original de cette formule n’avait rien à voir avec le “premier infecté” : il s’agissait simplement d’un code géographique mal lu.
Ainsi, ce terme devenu universel est né d’une erreur de transcription, amplifiée par la soif médiatique d’un récit simple et symbolique. Une erreur devenue mythe, qui rappelle combien une petite confusion peut parfois influencer durablement la mémoire collective. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d\'informations.

