Wed 15 Nov 2023
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Choses à Savoir SANTE

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Choses à Savoir SANTE


Peur des araignées, peur de la foule, peur du vide ou peur du noir : les phobies sont matière courante dans le règne animal, et les humains ne sont pas épargnés. À quoi servent ces peurs parfois irrationnelles, et dans tous les cas très prenantes ? Ont-elles une fonction biologique ou sont-elles principalement psychologiques ?
Des facteurs biologiques très probables
Des études menées sur des jumeaux ont démontré que si l’en d’entre eux disposait d’une phobie, il était probable que l’autre ait la même, en particulier lorsque les jumeaux étaient monozygotes, c’est-à-dire issus du même œuf. La recherche scientifique n’a pas encore pu isoler de gènes précisément liés à une phobie, mais elle met en avant le fait que chaque phobie est polygénique. Elle résulte de l’interaction de plusieurs gènes plutôt que de l’action d’un seul gène.
Le caractère biologique des phobies pourrait favoriser la survie d’une espèce. Par exemple, la peur des serpents incite à les fuir, évitant ainsi leur morsure potentiellement mortelle. Cette utilité n’est toutefois pas encore validée d’un point de vue de l’évolution, et des recherches complémentaires sont nécessaires sur le sujet.
La transmission des phobies par les parents ou l’entourage
Le moyen le plus courant de développer une phobie est de côtoyer une personne phobique. Les parents transmettent souvent leurs phobies à leur descendance, non pas d’un point de vue génétique, mais dans leur façon de réagir aux évènements ou aux objets qu’ils rencontrent. Voir son parent craindre quelque chose avec virulence induit une vulnérabilité émotionnelle qui peut ensuite se déclarer sous la forme d’une phobie.
Certaines phobies sont transmises à l’école ou en société. Plus l’entourage valide la peur panique qui accompagne la situation, plus la personne renforce sa propre crainte.
Les évènements traumatisants réels ou rêvés
Les mauvaises expériences façonnent les comportements. Un sujet qui vit une expérience négative ou traumatisante subit un apprentissage conditionné : il apprend à avoir peur de la situation ou de l’objet qui a conduit à cette expérience. S’il adopte une conduite d’évitement, il va davantage renforcer la phobie.
Par exemple, un enfant qui tombe de vélo et se fait mal peut craindre de remonter en selle. S’il persiste et continue à apprendre à rouler, il va dévier de la phobie et apprécier faire du vélo. Au contraire, s’il décide de ne plus jamais retenter le vélo, il va se construire une appréhension personnelle de cette pratique, renforcée par toutes les conduites d’évitement qu’il mettra ensuite en place.
Un évènement traumatisant fantasmé peut induire une phobie aussi forte qu’un évènement traumatique vécu. Un cauchemar, une histoire ou un film sont donc susceptibles de provoquer l’apparition d’une phobie bien réelle.

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