Tue 1 Jul 2025
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Choses à Savoir SANTE

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Choses à Savoir SANTE


L’idée selon laquelle un verre de vin par jour pourrait être bon pour la santé a longtemps dominé les discours publics. Mais les découvertes scientifiques récentes bousculent ce mythe. Une étude brésilienne dirigée par le Dr Alberto Fernondo Oliveira Justo, publiée en 2025, met en lumière les effets nettement sous-estimés de l’alcool sur le cerveau. Et les résultats sont alarmants.
L’étude s’appuie sur des analyses d’imagerie cérébrale menées auprès de plus de 3 000 adultes, comparant les cerveaux de buveurs réguliers à ceux d’abstinents. Elle révèle que les consommateurs réguliers — même modérés — présentent jusqu’à 133 % plus de lésions cérébrales, en particulier dans les zones liées à la mémoire, à la concentration et à la régulation émotionnelle. Ces lésions ne sont pas l’apanage des grands buveurs : un seul verre par jour suffit à entraîner des altérations mesurables.
Le problème vient du fait que l’alcool, même en petite quantité, agit comme neurotoxique. Il perturbe la communication entre les neurones, endommage les cellules gliales (chargées de protéger et nourrir les neurones), et réduit la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à s’adapter, apprendre ou réparer les dommages. À long terme, cela peut favoriser le développement de troubles cognitifs, d’anxiété, voire de démence précoce.
Autre découverte préoccupante : les cerveaux touchés par une consommation « modérée » montrent des signes de vieillissement accéléré. Les chercheurs ont constaté que certaines régions présentaient une densité neuronale comparable à celle observée chez des personnes de 10 à 15 ans plus âgées. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il est silencieux : il n’y a souvent aucun symptôme visible pendant des années, ce qui empêche les consommateurs de prendre conscience des dégâts.
Ces résultats remettent sérieusement en question la notion de « consommation modérée » ou « responsable ». Si les effets sur le foie ou le cœur sont bien connus, ceux sur le cerveau sont encore trop souvent ignorés. Pourtant, ils sont probablement les plus insidieux. Le Dr Oliveira Justo souligne que la tolérance sociale vis-à-vis de l’alcool est en décalage total avec ses effets réels sur la santé cérébrale.
En conclusion, il ne s’agit plus seulement de déconseiller les excès, mais bien de réévaluer complètement notre rapport à l’alcool, même à dose faible. Car ce que cette étude démontre, c’est qu’il n’existe probablement pas de niveau de consommation « sans risque » pour le cerveau. Une prise de conscience salutaire, dans un monde où l’alcool reste omniprésent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d\'informations.