Comment peut-on survivre à un jeûne prolongé (plus de 21 jours) ?
Il est une croyance populaire selon laquelle l’on peut survivre 3 minutes sans air, 3 jours sans eau et 3 semaines sans nourriture. Si tel est le cas, comment expliquer que certaines personnes s’adonnent à des jeûnes de plusieurs mois sans mettre leur vie en péril ? Le jeûne prolongé, qu’il soit réalisé pour des raisons spirituelles, politiques ou de santé, nous éclaire sur les incroyables stratégies de survie de notre organisme.Pourquoi pratiquer un jeûne de plus de 21 jours ?Le jeûne prolongé impacte profondément la santé, tant physique que mentale. Il entraine souvent des déficiences nutritionnelles, une perte de masse musculaire et, s’il est mal géré, des complications médicales. Mais il déclenche aussi des processus bénéfiques tels que la cétose et l’autophagie, qui exercent des effets positifs sur le métabolisme et la santé cellulaire.D’un point de vue de la santé psychique, le jeûne long est réputé améliorer la clarté mentale et réduire l’anxiété. Cependant, il peut aussi engendrer de l’irritabilité et la confusion. Il est important de le pratiquer avec conscience et d’interrompre le jeûne si la santé mentale décline.Physiologie du jeûneDurant les 24 à 48 premières heures sans nourriture, le corps utilise surtout les réserves de glycogène du foie et des muscles pour fournir de l’énergie. Ensuite, il s’attaque aux graisses. Pour finir, quand le jeûne se prolonge, le corps entre en état de cétose. Il utilise des corps cétoniques produits à partir des graisses stockées pour alimenter le cerveau et les tissus.Les mécanismes de survie au jeûne prolongéDeux mécanismes permettent au corps de survivre sans apport de nourriture. La cétose est l’état caractéristique où le corps utilise les graisses comme source d’énergie. Ces dernières sont plus difficiles d’accès et doivent être décomposées en corps cétoniques avant d’alimenter le cerveau et le muscle. Pour cette raison, tant que nous consommons du sucre, l’organisme préfère utiliser ce glucose et celui contenu dans nos réserves. Durant le jeûne, il n’a plus le choix et déclenche la quête des graisses stockées partout dans le corps.L’autophagie est le second mécanisme de survie mis en place. Il se manifeste par le recyclage des composants des cellules endommagées. Concrètement, les cellules qui ne sont plus fonctionnelles se décomposent, mais au lieu d’éliminer les nutriments qu’elles contenaient, le corps les réutilise pour maintenir la santé cellulaire.Adaptations métaboliquesL’organisme qui subit un jeûne prolongé réduit son métabolisme de base pour économiser de l’énergie. La fréquence cardiaque diminue, ainsi que la température corporelle et l’activité des organes non essentiels, de façon similaire à un animal qui entre en hibernation. L’activité physique est instinctivement réduite, notamment par le biais de la fatigue, pour ne pas dépenser trop d’énergie. Le maintien d’une hydratation constante permet de conserver un bon équilibre des électrolytes dans le corps. Ainsi, l’organisme peut continuer à éliminer les déchets et à assurer ses fonctions de base.
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