Sun 26 Nov 2023
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Choses à Savoir SANTE

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Choses à Savoir SANTE


Lorsque nous nous éloignons du niveau de la mer et gagnons en hauteur, notre corps est exposé à différentes contraintes physiques qui perturbent son fonctionnement. Mais l’organisme humain est capable de s’adapter à l’altitude, à condition de prendre les précautions nécessaires pour une acclimatation progressive.
Les défis posés par l’altitude
Au fur et à mesure que l’altitude augmente, la pression exercée par l’atmosphère diminue. Cette baisse s’accompagne d’une baisse de la pression partielle d’oxygène. En d’autres termes, si l’on imagine que l’oxygène est le seul gaz présent dans l’atmosphère, sa présence dans l’air s’amoindrit lorsque l’on escalade un sommet. Par exemple, à 5500 mètres au-dessus de la mer, la pression partielle d’oxygène est inférieure de moitié à celle présente en contrebas.
Cette réduction occasionne une moindre disponibilité de l’oxygène, donc une absorption moins efficace par les poumons humains. Lorsque la saturation sanguine en oxygène est trop faible, la personne risque de tomber en hypoxie. Il s’agit d’un état contradictoire entre les besoins en oxygène des tissus cellulaires et les apports réels fournis par les poumons.
En cas d’hypoxie, notamment à la suite d’une ascension rapide en haute altitude, les grimpeurs peuvent attraper le mal aigu des montagnes. Celui-ci se manifeste par des maux de tête, des nausées, des vomissements qui entrainent une déshydratation, une grande fatigue, un étourdissement et des œdèmes périphériques qui apparaissent aux mains, aux pieds et au visage.
Les réactions du corps pour contrer l’hypoxie
Quand l’organisme détecte une baisse de l’apport en oxygène, il met en œuvre plusieurs mécanismes de survie.
D’abord, la ventilation pulmonaire s’accélère : la personne se met à respirer plus vite et plus profondément, pour augmenter la quantité d’air entrant dans les poumons et favoriser l’apport d’oxygène vers les alvéoles pulmonaires. L’hyperventilation est utile pour maintenir le niveau d’oxygène sanguin, mais elle contribue aussi à déséquilibrer le système respiratoire en abaissant le taux de dioxyde de carbone dans le sang. En résulte alors une alcalose respiratoire, un trouble de l’équilibre acido-basique qui entraine des fourmillements ou picotements dans les extrémités.
Pour encourager la livraison d’oxygène vers les organes vitaux, l’organisme procède également à une vasoconstriction pulmonaire. Les vaisseaux qui irriguent les poumons se resserrent, dans le but de diriger le flux sanguin vers les alvéoles qui ont pu capter beaucoup d’oxygène pour le redistribuer au reste des tissus. Cette hypertension pulmonaire sollicite beaucoup le cœur, ce qui la rend dangereuse pour les personnes à risque cardiaque.
Enfin, pour compenser la baisse d’oxygène dans les tissus, les reins se mettent à produire davantage d’hormones qui stimulent la fabrication de globules rouges. Plus il y a de globules rouges dans le sang, plus celui-ci se montre efficace dans le transport de l’oxygène. Ce processus adaptatif ne survient qu’après quelques jours d’altitude, et peut être source de nouvelles problématiques car il favorise la coagulation du sang donc le risque de formation de caillot.

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