Fri 12 Jul 2024
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Cadre bâti

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Cadre bâti


On fait un écoquartier ? Oui, bien sûr. On commence par quoi ? …
Certains de nos épisodes sont plus longs que d’autres. Il faut mettre la table, on dirait, apprendre à se connaître. La patience d’une conversation vaut sûrement la peine, dirons-nous, surtout quand il s’agit, comme dans le cas de cet épisode avec Philippe Dufort, de parler d’aboutissements dont on pourrait croire, à tort, qu’ils ont poussés du néant et dans leur forme définitive.
Dans un exercice qui s’apparente à reparcourir un labyrinthe en suivant le bon trajet dessiné au sol, l’équipe de Cadre bâti est retournée aux Jardins de Métis pour discuter de CMētis avec son président et fondateur, Philippe Dufort. Se décrivant comme un « universitaire désagrégé », Philippe a été jusqu’à très récemment professeur en innovation sociale à l’Université St-Paul à Ottawa, point d’orgue d’un parcours universitaire et engagé où il va passer des années à l’international, et notamment en Colombie. Dans un spectaculaire revirement de situation, Philippe et sa conjointe, surmené·es, ont volontairement choisi un retour en famille dans le Bas-Saint-Laurent, un changement de rythme de vie nécessaire et qui les a mené·es, de fil en aiguille, à abandonner la vie universitaire.
Ce rare retour à la case départ aurait pu être l’occasion de ranger l’idéalisme dans les tiroirs. Ce ne fut pas le cas. Un désir toujours vivant de transformation sociale, amplifié par la crise du logement dans le Bas-Saint-Laurent, on fait naître un premier projet d’écoquartier à Métis-sur-Mer, coopté à même la communauté, puis à un second à l’étape de projet à Rimouski, le tout piloté par CMétis, un organisme à but non lucratif « […] à haut impact de transformation sociale intégrant les expertises de la conception, de la construction et du développement immobilier écologique ».
On commence par quoi, alors ? C’est le sujet de la seconde partie de cet entretien avec Emile et Guillaume. Suivant un premier projet dont la principale qualité, nous dit notre invité, est d’exister, contre vents et marées, il est question ici du défi constant à mettre sur pied un commun, à s’assurer de le financer adéquatement et d’en faire une pièce maîtresse dans le déploiement d’autres projets similaires, mais jamais identiques, car émergent de leur milieu d’implantation.
Ce qui frappe le plus notre invité dans sa nouvelle carrière ? La capacité d’impact d’une telle approche, car pour peu qu’on en accepte les énormes complications et responsabilités, l’échelle de l’écoquartier constitue l’un des moyens les plus efficaces aujourd’hui de construire des interstices dans un système dont on critique les paramètres, et de faire une cité autre, certes, mais de la faire surtout autrement.