Deux siècles de lutte pour la tolérance
Par Josiane Boulad-Ayoub, professeure au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal
Tout en faisant un survol des livres des grands penseurs de la tolérance que Raymond Klibansky a passionnément rassemblés, cette conférence a pour but de cerner la notion de tolérance dans ses limites mouvantes. Pourquoi, tout comme la liberté – pas de liberté pour les ennemis de la liberté –, la notion de tolérance englobe-t-elle ambiguïtés spéculatives et revendications pratiques? De Bayle à Locke et de Spinoza à l’abbé Grégoire en passant par Diderot et les encyclopédistes, deux siècles de luttes couvrent un territoire à la fois moral, juridique, théologique et politique. Ce sont ces luttes qui ont lentement déterminé ce qu’on entend par « tolérance », et fini par imposer celle-ci en tant que principe et droit. Si la tolérance s’entend aujourd’hui sans qualification péjorative, si elle sous-tend l’idée de pluralisme politique, de dialogue et de respect des différences culturelles, ne le devons-nous pas au discours de la modernité philosophique, annonciateur des transformations idéologiques et sociales qu’accélèrent les révolutions?
Tout en faisant un survol des livres des grands penseurs de la tolérance que Raymond Klibansky a passionnément rassemblés, cette conférence a pour but de cerner la notion de tolérance dans ses limites mouvantes. Pourquoi, tout comme la liberté – pas de liberté pour les ennemis de la liberté –, la notion de tolérance englobe-t-elle ambiguïtés spéculatives et revendications pratiques? De Bayle à Locke et de Spinoza à l’abbé Grégoire en passant par Diderot et les encyclopédistes, deux siècles de luttes couvrent un territoire à la fois moral, juridique, théologique et politique. Ce sont ces luttes qui ont lentement déterminé ce qu’on entend par « tolérance », et fini par imposer celle-ci en tant que principe et droit. Si la tolérance s’entend aujourd’hui sans qualification péjorative, si elle sous-tend l’idée de pluralisme politique, de dialogue et de respect des différences culturelles, ne le devons-nous pas au discours de la modernité philosophique, annonciateur des transformations idéologiques et sociales qu’accélèrent les révolutions?