Rainer Maria Rilke - Lettres à un jeune Poète - 9 - Yannick Debain
René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke est un écrivain autrichien né le 4 décembre 1875 à Prague en Bohème et mort le 30 décembre 1926 à Montreux en Suisse. Au terme d\'une vie de voyages entrecoupés de longs séjours à Paris, il s\'installe en 1921 à Veyras dans le Valais pour soigner la leucémie qui l\'emporte en quatre années. Poète lyrique voire mystique ayant beaucoup versifié en français à la fin de sa vie, il a également écrit un roman, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, ainsi que des nouvelles et des pièces de théâtre et reste le traducteur de pièces importantes des poésies française et italienne. Son œuvre propre marque par une rupture avec la poésie objective (de) l\'entrée dans la modernité de la littérature allemande peu avant qu\'elle ne soit anéantie par le régime nazi.
Franz Kappus n\'a pas vingt ans lorsqu\'il décide d\'écrire à son aîné, auteur certes jeune (Rilke a 27 ans) mais jouissant déjà d\'une certaine notoriété. En effet, il apprend en discutant avec l\'aumônier de l\'École militaire élémentaire de Sankt Pölten, où il étudie, que Rilke avait fréquenté cette école avant lui. Fort de cette découverte, le jeune élève officier s\'adresse au poète pour répondre à ses doutes, espérant trouver un confident susceptible de l\'aider à surmonter l\'alternative qui le tenaille : la carrière militaire ou les risques de la poésie. « Je n’avais pas encore vingt ans et j’étais sur le point d’embrasser un métier que je ressentais comme exactement contraire à mes inclinations », écrit-il en 1929. Rilke répond au désarroi de son puîné en ces termes : « Vous demandez si vos vers sont bons. C\'est à moi que vous posez la question. Vous en avez interrogé d\'autres auparavant. Vous les envoyez à des revues. Vous les comparez à d\'autres poèmes, et vous vous inquiétez si certaines rédactions refusent vos essais. Or (puisque vous m\'avez autorisé à vous conseiller), je vous invite à laisser tout cela.
Franz Kappus n\'a pas vingt ans lorsqu\'il décide d\'écrire à son aîné, auteur certes jeune (Rilke a 27 ans) mais jouissant déjà d\'une certaine notoriété. En effet, il apprend en discutant avec l\'aumônier de l\'École militaire élémentaire de Sankt Pölten, où il étudie, que Rilke avait fréquenté cette école avant lui. Fort de cette découverte, le jeune élève officier s\'adresse au poète pour répondre à ses doutes, espérant trouver un confident susceptible de l\'aider à surmonter l\'alternative qui le tenaille : la carrière militaire ou les risques de la poésie. « Je n’avais pas encore vingt ans et j’étais sur le point d’embrasser un métier que je ressentais comme exactement contraire à mes inclinations », écrit-il en 1929. Rilke répond au désarroi de son puîné en ces termes : « Vous demandez si vos vers sont bons. C\'est à moi que vous posez la question. Vous en avez interrogé d\'autres auparavant. Vous les envoyez à des revues. Vous les comparez à d\'autres poèmes, et vous vous inquiétez si certaines rédactions refusent vos essais. Or (puisque vous m\'avez autorisé à vous conseiller), je vous invite à laisser tout cela.