Sat 9 May 2020
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A Voix Haute

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A Voix Haute


Paul Éluard est né à Saint-Denis, au 46 boulevard de Châteaudun (actuellement boulevard Jules-Guesde), le 14 décembre 1895 à 11 heures du matin. Son père, Clément Eugène Grindel, est comptable lorsque naît son fils mais ouvre, peu après 1900, un bureau d\'agence immobilière. Sa mère, Jeanne-Marie Cousin, est couturière. Éluard fréquente l\'école communale de Saint-Denis, puis celle d\'Aulnay-sous-Bois à partir de 19036,. Vers 1908, la famille s\'installe à Paris, rue Louis-Blanc, il entre comme boursier à l\'école supérieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa santé apparaissant fragile, avec sa mère, à Glion, en Suisse. Une grave crise hémoptysique l\'oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l\'âge de seize ans, d\'interrompre ses études, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu\'en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos8. Il y rencontre une jeune Russe de son âge en exil Helena Diakonova qu\'il surnomme Gala. La forte personnalité, l\'impétuosité, l\'esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : Je suis votre disciple. Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire.


Mobilisé en 1914, il part sur le front comme infirmier militaire avant d’être éloigné des combats en raison d’une bronchite aiguë. Cette expérience de la guerre et de ses champs de bataille le traumatise et lui inspire Poèmes pour la Paix (publiés en 1918).


Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 février suivant.


Le 11 mai 1918, il écrit à l\'un de ses amis : J\'ai assisté à l\'arrivée au monde, très simplement, d\'une belle petite fille, Cécile, ma fille.


En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c\'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l\'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C\'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d\'André Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est le seul du groupe à affirmer que le langage peut être un « but », alors que les autres le considèrent surtout comme un moyen de détruire.


Maison de Paul Éluard à Eaubonne, où il habite à partir de 1923.
En 1922, il promet à André Breton de ruiner la littérature et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque à Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, paraît le recueil Mourir de ne pas mourir qui porte en exergue Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton. Il est de retour à Paris au début du mois d\'octobre comme si de rien n\'était. Breton en dit : Alors il m\'a mis un petit mot, qu\'il m\'attendait hier [au café]. Cyrano, ni plus ni moins. C\'est bien le même, à n\'en pas douter. Des vacances, quoi !. Tout naturellement, il participe au pamphlet Un cadavre écrit par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l\'écrivain Anatole France.


Toute la vie d\'Éluard se confond à présent avec celle du mouvement surréaliste. C\'est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique traditionnelle. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase du Comte de Lautréamont : La poésie doit être faite par tous, non par un. Avec Benjamin Péret, il écrit 152 proverbes mis au goût du jour. Avec André Breton, L\'Immaculée Conception. Avec Breton et René Char, Ralentir travaux.


Dès 1925, il soutient la révolte des Marocains et en janvier 1927, il adhère au Parti communiste français, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin Péret et Pierre Unik. Ils s’en justifient dans le tract collectif, Au grand jour.


C\'est aussi l\'époque où il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur (1926) et L\'Amour la poésie (1929).


En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, où ils passeront leur dernier hiver ensemble. C\'est à ce moment que Gala, qui était ouvertement la maîtresse de Max Ernst rencontre Salvador Dalí et quitte le poète pour le peintre. Paul Éluard dit à Gala : Ta chevelure glisse dans l\'abîme qui justifie notre éloignement. Peu après, il fait la connaissance de Maria Benz, une artiste de music-hall d\'origine alsacienne surnommée « Nusch » avec qui il se mariera en 1934